Un hiver coûteux pour les producteurs en serre

Économie – Les froids records que nous avons connus en janvier et en février ont occasionné d’importantes pertes pour les producteurs en serre de la région.

C’est notamment le cas pour les Serres Riel de Saint-Rémi, qui produisent des milliers de variétés de plantes annuelles. Son propriétaire, Claude Riel, estime entre 25% et 30% l’augmentation de la quantité d’énergie qu’il a utilisée pour chauffer ses serres. «On n’a rien perdu, mais ç’a coûté beaucoup plus cher à produire, explique-t-il. Janvier et février, c’était l’enfer!»

Il a fait si froid qu’il était impossible de maintenir la température idéale de 19 degrés Celsius à l’intérieur de la serre. «On était à 11 ou 12 degrés, tout au plus. Les fournaises au gaz ne fournissaient pas», soutient M. Riel.

Pour ce producteur, ces grands froids représentent des revenus partis en fumée. «C’est de la perte nette. Il est impossible de récupérer la hausse des coûts de chauffage», dit M. Riel. Plusieurs de ses clients sont des municipalités. Les contrats sont tous signés à l’automne. Il lui est donc impossible d’ajuster ses prix en fonction des rigueurs de l’hiver.

Biomasse

On a rencontré le même problème du côté des Serres Lefort, à Sainte-Clotilde. On y produit de la laitue, des concombres et des poivrons. Les serres sont chauffées à l’aide de biomasse. Il s’agit de résidus forestiers qui sont brûlés pour produire de la chaleur.

Ce système permet de maintenir la température souhaitée dans les serres, même par grand froid, mais la quantité de biomasse qui a été nécessaire cet hiver était en hausse. «Cela représente 30% de hausse par rapport à l’année passée pour les mois de janvier et février», explique Alvaro Cadena, assistant de production aux Serres Lefort.

Hydro-Québec

Les Serres Lefort font partie des quelques entreprises serricoles du Québec qui bénéficient d’un tarif préférentiel d’Hydro-Québec pour l’électricité nécessaire à l’éclairage des plantes.

Ce programme du gouvernement est assorti de certaines conditions. En période de grand froid, lorsque le réseau électrique est très sollicité, Hydro-Québec exige de ces entreprises qu’elles coupent l’éclairage dans les serres pendant une période d’environ trois heures. Les entreprises contrevenantes s’exposent à d’importantes pénalités.

Résultat: les laitues ont nécessité en moyenne deux journées de plus qu’à l’habitude pour parvenir à leur pleine maturité. Les Serres Lefort sont dans la même situation que M. Riel. Ils fournissent l’entreprise Mirabel et leurs prix sont négociés pour une année entière. «C’est une perte nette qu’on va répartir dans les coûts de toute l’année, dit M. Cadena. On va connaître le montant de la perte à la fin de la saison.»