Prochaine crue printanière: la Sécurité civile rencontre les municipalités

La Direction régionale de la Sécurité civile vient d’entreprendre une tournée auprès des municipalités riveraines du Richelieu et de la baie Missisquoi en vue de la prochaine crue printanière. En mars, elle devrait pouvoir compter sur un système de prévision des inondations. Cet automne, lors d’une séance du conseil de la MRC du Haut-Richelieu, les maires ont manifesté leur inquiétude face à la prochaine crue. Ils avaient alors insisté sur l’importance de bien s’y préparer avec l’assistance de la Sécurité civile. La directrice régionale de la Sécurité civile, Christine Savard, rappelle que la sécurité civile est une responsabilité partagée. Le citoyen est le premier responsable de sa sécurité alors que les municipalités sont les maîtres d’œuvre des mesures de sécurité sur leur territoire. Le rôle du ministère est de leur fournir le support et l’expertise. Chaque municipalité doit avoir son plan d’urgence. Mme Savard convient que le degré de préparation varie grandement d’une municipalité à l’autre. Au fil des ans, les élus changent, le personnel aussi. C’est quand survient une crise qu’on réalise toute son importance, observe notre interlocutrice. Un plan n’est jamais parfait. Il y a toujours des imprévus et des oublis. Malgré cela, Mme Savard garde la ferme conviction que plus on est préparé, moins on est stressé pour faire aux événements. Révision Dans la région, la plupart des municipalités travaillent à revoir leur plan, note Mme Savard. La tournée vise justement à discuter de la préparation en vue du printemps. Les conditions ne présagent pas une forte crue, mais ces conditions peuvent changer, fait-elle valoir. Cet automne, la rivière et le lac ont continué de fracasser les records quotidiens. Ces temps-ci, le niveau est revenu à la normale. Mais l’an dernier, à la mi-mars, il était aussi à la normale. À la fin de février, la Sécurité civile prévoit une autre tournée pour évaluer l’état de préparation des différentes municipalités. Mais ce genre de démarche se fait tous les ans, souligne Mme Savard. Avant le printemps, le ministère tient une rencontre avec les municipalités à ses bureaux de Saint-Jean. Ce ne sont pas toutes qui y participent. Cette année, elles devraient être nombreuses à la réunion prévue le 29 février. Avant et pendant la période de dégel, la Direction régionale prévoit instaurer des conférences téléphoniques avec les municipalités riveraines du Richelieu et de la baie. Prévisions Enfin, la Sécurité civile doit pouvoir compter dès le mois de mars sur un système prévision des crues dans le cadre du programme Vigilance. Ce projet était en marche avant les inondations de l’an dernier. Il vise à anticiper les phénomènes naturels dangereux pour s’y préparer. On pense tout de suite aux inondations, mais ce peut être aussi une tempête de neige ou un ouragan. Pour améliorer les observations sur le Richelieu, la Sécurité civile prévoit l’installation de nouvelles stations de mesure visuelle avec des échelles géoréférencées. Actuellement, la région compte sur les stations d’Environnement Canada à Saint-Jean et à Philipsburg. Outre les prévisions, le projet Vigilance prévoit aussi un système d’alerte faisant appel aux médias traditionnels, mais aussi aux médias sociaux et aux nouvelles technologies de télécommunication. Enfin, en date du 10 janvier, Mme Savard indique que la Sécurité civile a réglé 2166 dossiers d’aide financière, soit 94% des 2293 admissibles. Sur les 127 restants, une soixantaine sont en attente d’information de la part des sinistrés. Dans certains cas, il s’agit de la décision de reconstruire ou de se déménager. Certains sont aussi des dossiers nouvellement ouverts, note Mme Savard en rappelant que les sinistrés peuvent demander de l’aide dans les douze mois suivants les événements. Il reste encore 81 familles évacuées, dont sept sont à l’hôtel. Jusqu’à maintenant, le ministère a versé 44 M$ aux sinistrés, aux municipalités et aux entreprises.