Le CLD des Jardins-de-Napierville au coeur d’une initiative environnementale majeure pour le secteur maraîcher

C’est bien connu, notre région est un producteur majeur de légumes au Québec. Cette production recourt à de grandes quantités de pesticides pour contrer les insectes nocifs et autres nuisances qui menacent les productions. Seulement en Montérégie-Ouest, les ventes de produits phytosanitaires ont totalisé près de 50 000 kilos en 2011! D’une part, cela coûte cher et d’autre part, ce n’est pas très bon pour la qualité de l’environnement.

Ainsi, une étude réalisée à l’automne 2010 sur le ruisseau Gibeault-Delisle au cœur de nos terres noires a démontré que plus de 36 pesticides ou produits de dégradations y ont été décelés, et que 15 pesticides dépassaient les normes permises pour la qualité de l’eau.

Un comité de travail a donc été formé avec des représentants de plusieurs instances, dont le ministère de l’Agriculture, des Pêcheries et de l’Alimentation du Québec (MAPAQ), les fédérations de producteurs maraîchers, etc. La CRÉ Vallée-du-Haut-St-Laurent a aussi financé une étude sur les « conditions de mise en œuvre d’un pôle régional de compétitivité en lutte intégrée adaptée aux productions maraîchères ».

Le résultat de ces démarches a été la mise en place récente du « Pôle d’excellence en lutte intégrée » au CLD des Jardins-de-Napierville. Un comité technique a été créé, comprenant des intervenants de tous les secteurs impliqués, soit la production maraîchère, la production des petits fruits, la recherche scientifique et le gouvernement. Une coordonnatrice, l’agronome Élaine Grignon, a été embauchée à temps plein pour une période de deux ans. Le budget de fonctionnement de ce nouveau pôle est d’environ 95 000 $. Les fonds proviennent de différentes sources, notamment le MAPAQ, le CLD, les producteurs maraîchers, et le député de Huntingdon, Stéphane Billette.

Mission

Le Pôle a pour mission de regrouper les acteurs de la filière maraîchère autour d’une vision et de stratégies communes de manière à créer un environnement propice au développement d’innovation, à la mise au point de technologies, d’équipements et de pratiques de lutte intégrée en vue de leur utilisation la plus large possible.

L’objectif ultime est de diminuer l’utilisation et les risques associés aux pesticides tout en assurant la sécurité au niveau de la production. L’une des façons privilégiées d’y arriver sera d’encourager l’utilisation d’insectes stériles qui vont détruire les insectes nuisibles sans endommager les cultures. Il y a déjà au moins deux entreprises productrices dans notre région, Prisme Phytodata de Sherrington, et Anatis Bioprotection de St-Jacques-le-Mineur.

Fait à signaler, les découvertes qui seront faites ici dans notre région pourront éventuellement s’appliquer à tout le Québec et même à l’extérieur.