La Route des vins de la Montérégie

La 3e édition de la Route des vins de la Montérégie, à laquelle participe 21 vignobles, dont 4 se trouvant dans la MRC des Jardins-de-Napierville, vous attend pour déguster des produits d’ici.

Tourisme Montérégie, qui chapeaute l’organisation de ce parcours, tient deux événements afin d’attirer les visiteurs.  Le premier, «Embrassez nos rosés», se tient jusqu’au 16 juin et propose une dégustation gratuite de vin rosé aux dames.  De plus, le verre à l’effigie du vignoble est remis gratuitement à l’achat d’une bouteille de rosé.

Un second événement se déroulera au mois de juillet, s’adressant aux hommes cette fois.  Il s’agit de «Rouge BBQ», qui permettra de goûter les vins rouges québécois.  Cette année, 4 vignobles de la région participent à l’événement : Le Chat botté, le Domaine des Salamandres, le vignoble Morou et le Domaine St-Jacques.

Les Québécois amateurs de vin

Selon Éric Fournier, directeur général de Tourisme Montérégie, les Québécois sont de grands buveurs de vin.  «Il se vend plus de 100 millions de bouteilles de vin chaque année au Québec, pour une valeur de 2 milliards $.  Dès le départ, il y a trois ans, la Route des vins en Montérégie a connu un grand succès.» 

M. Fournier nous explique que la Montérégie représente la première région en importance pour son agrotourisme, qui attire 1 million de personnes pour plus de 3 millions de visites.  Le vin représente le 5e produit en importance en agrotourisme.  «Les pommes attirent 715 000 personnes, l’érable 600 000, les cidres 275 000 et les vins 250 000, explique M. Fournier.  Les vignerons nous ont embarqués dans leur affaire.  Ils sont meilleurs et plus connus.  Ils nous ont convaincus que ça allait améliorer leurs ventes et que ça allait attirer des gens.  Ça fonctionne très bien pour une jeune industrie.»

Faible achat local de vins

Si les Québécois consomment beaucoup de vins, ils en consomment très peu qui proviennent du Québec.  Selon M. Fournier, cela représente moins de 1% de la consommation totale de vin au Québec, soit moins d’un million de bouteilles.

Yvon Roy, propriétaire du vignoble Morou, situé à St-Cyprien-de-Napierville, est un des vignerons qui participe à la Route des vins.  «Je me suis joint parce que Tourisme Montérégie est un organisme paragouvernemental très visible et bien financé.  Ça fait 10 ans qu’on a acheté le vignoble et il y a encore des gens de Napierville qui ne savent pas qu’on existe», soutient M. Roy.

À titre de secrétaire de l’Association des vignerons du Québec, M. Roy est conscient de la popularité du vin auprès des Québécois, mais il déplore le manque de visibilité des produits d’ici.  Il tient notamment la Société des alcools du Québec (SAQ) responsable de cet état de fait, par la marge bénéficiaire qu’elle s’octroie.

Selon M. Roy, le Québec compte 125 vignobles et 7 Routes des vins différentes et le vin qu’on y produit est de très bonne qualité.  «Depuis des années, on gagne des médailles.  Nos vins sont différents; nous avons 80 variétés de raisins.  Nos grands spécialistes qui commentent dans les journaux comparent nos vins avec les vins de France, où ça fait 4000 ans qu’ils en produisent.  Ici, les vignes ont seulement que 25 ou 30 ans.  Au Québec, on favorise les vins français et italiens et on laisse tomber les québécois», dit-il. 

Les vignerons québécois souhaiteraient pouvoir vendre leurs vins à la SAQ, mais de façon à pouvoir dégager un profit leur permettant de se développer.  «On demande un rabais de marge à la SAQ.  Ce serait une subvention déguisée, mais ça permettrait aux vignobles d’ici d’avoir des profits et de prendre de l’expension.»