Plusieurs terrains de la région sont toujours contaminés

Contrairement au site de l’ancien garage de la Ville de Saint-Rémi, d’autres comme l’usine PolyOne Canada, située à Saint-Rémi ou encore Raffineries de Napierville inc., sont toujours contaminés.

Selon les informations que nous avons obtenues des autorités municipales, cette contamination serait cependant contenue.  

PolyOne Canada

Selon les données du Répertoire des terrains contaminés du ministère du Développement durable, de l’Environnement, de la Faune et des Parcs (MDDEFP), le site de l’usine de PolyOne Canada, à Saint-Rémi, serait contaminé notamment au phtalate de dibutyle, aux hydrocarbures, mais aussi au nickel, au plomb et aux solvants. 

«La contamination date de longtemps, explique Nancy Corriveau, directrice générale de la Ville de Saint-Rémi.  C’est une compagnie privée.  Ils ne sont pas redevables à nous, mais à l’Environnement.  Un consultant fait l’analyse annuellement.  L’information que le ministère nous donne, c’est que la contamination est contenue.  «Il n’y a pas de raison de s’inquiéter», croit-elle.

«Nous assurons le suivi de la qualité des eaux souterraines au site de notre usine de Saint-Rémi depuis 1998, indique Kyle Rose, directeur des communications de PolyOne.  Nous soumettons annuellement les résultats de ces suivis au MDDEFP tel que requis et considérons être en conformité complète avec les exigences du MDDEFP. Nous continuons par ailleurs à collaborer avec le MDDEFP.»

Rappelons que c’est cette même entreprise qui était en cause dans la fuite de produits chimiques dans le réseau d’eau potable de la Ville de Saint-Rémi, au mois de décembre dernier.  Cet événement n’a cependant rien à voir avec la contamination du sol ou des eaux souterraines. 

Raffineries de Napierville

Le site des Raffineries de Napierville est lui aussi contaminé notamment par de l’acénaphtène, des dichlorobenzènes et du naphtalène.  Questionné à ce sujet, le directeur de l’usine, Renaud Buissières, affirme que plusieurs systèmes ont été mis en place afin d’empêcher les déversements de produits chimiques dans l’environnement.  «On a asphalté presque tout le site.  S’il y a un déversement, le produit reste sur l’asphalte, explique M. Buissières.  On a mis un bassin de récupération près des wagons et à tous les endroits où il y a des déchargements de camions.  Tous les réservoirs sont entourés d’un muret de béton.»

Une partie des contaminants que l’on retrouve dans le sol sur la propriété de l’usine s’y sont retrouvés suite à un déversement qui a eu lieu vers 1968, selon Serge Bouchard, directeur des travaux publics de Napierville, avant même que ce ne soit les Raffineries de Napierville qui occupent les lieux.  «Il y a eu un déversement de wagon d’à peu près 80 tonnes de matériel.  C’est une ancienne «cannerie» et il y avait des puits forés qui n’étaient pas sécurisés, qui ont servi de drains de plancher», relate-t-il.

L’usine pompe cette eau contaminée, qui est ensuite utilisée dans son procédé comme eau de refroidissement.  Cette eau est ensuite traitée sur place, avant d’être rejetée vers la rivière.  «On pompe 250 gallons par minute, explique M. Buissières.  Je pompe plus que la municipalité.  Le contaminant suit le courant.  Ça maintient le contaminant au niveau du site de l’usine.»

Aujourd’hui, si M. Bouchard reconnait qu’il y a toujours une préoccupation pour la municipalité au niveau de la qualité de l’eau, les moyens employés par Raffineries de Napierville pour éviter la contamination de l’environnement sont rassurants.  «Ils font le pompage et l’analyse de l’eau et ils font le tour de nos puits à leur charge.  L’ouverture d’esprit de leur bord est très très bonne avec la municipalité.»