Fraude contre le Parc Safari

Ruth Eugène, l’ex-comptable du Parc Safari, est condamnée à trois ans de pénitencier pour une fraude de 973 000$ commise envers son employeur.

La femme de 42 ans, mère de trois enfants, a pris le chemin des cellules mercredi matin après la décision du juge Pierre Bélisle de la Cour du Québec.

La Couronne réclamait une peine de quatre ans de prison, alors que la défense suggérait une sentence de deux ans purgée dans la communauté. Le juge a évalué qu’une peine de détention ferme s’imposait compte tenu de l’ampleur de la fraude.

Entre 2006 et 2008, l’accusée a transféré frauduleusement et à l’insu de son patron des sommes totalisant 973 000$. L’argent est allé dans son compte de banque et à Actions Béthel du Canada, une organisation religieuse à laquelle elle appartenait.

L’accusé a témoigné que le pasteur Mwinda Lezoka de l’église Béthel, en qui elle avait placé toute sa confiance, l’avait manipulée lui ayant promis que le Parc Safari serait remboursé.

En prononçant la peine, le juge a fait état des conséquences importantes du crime. Le président du Parc Safari, Jean-Pierre Ranger, n’a récupéré à ce jour que 100 000$ des assurances et ce, malgré un jugement en sa faveur d’un tribunal de juridiction civile.

Mère de famille

La situation de l’accusée est difficile, note le juge, mais elle est le résultat de sa malhonnêteté. L’ampleur de la fraude, la planification des délits, la falsification de plusieurs actes bancaires, l’abus de confiance envers l’employeur sont parmi les facteurs aggravants considérés par le juge pour l’envoyer en prison.

Le magistrat retient comme facteur atténuant le fait que l’ex-comptable n’a pas tiré de bénéfice personnel de son crime. Quant aux excuses de l’accusée adressées à son ancien patron, elles ont été prononcées tardivement, souligne le juge. À la criminologue chargée de rédiger un rapport présentenciel, Ruth Eugène avait dit avoir agi de bonne foi. Le juge considère que sa crédulité ne peut lui servir d’excuse.