Société Alzheimer Haut-Richelieu: les demandes d’aide en forte augmentation

SANTÉ – Essentiel, le répit-accompagnement à domicile pour les personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer? Absolument, répond Guyane Marcoux, coordonnatrice de ce service à la Société Alzheimer Haut-Richelieu. Même que cette année, l’organisme prévoit en offrir 21 300 heures à sa clientèle, soit presque le double qu’en 2016.

À l’heure actuelle, 66 personnes touchées par la maladie d’Alzheimer ont la chance d’avoir de l’accompagnement et de la stimulation à domicile offerts par l’organisme. Si seulement il pouvait en fournir davantage. Sa liste d’attente comprend les noms de 93 personnes. Pour répondre à la demande, il lui faudrait des revenus supplémentaires de 700 000$.

«Souvent, on entend dire des familles que nos accompagnatrices sont des anges», indique Guyane Marcoux, responsable du service de soutien aux familles.

Et pour cause. Pour les proches aidants, cette forme de répit vaut son pesant d’or, que ce soit pour sortir faire des courses sans se tracasser ou pour rattraper le sommeil perdu durant des épisodes d’errance nocturne de la personne malade.

Stimulation

Les accompagnatrices – toutes des femmes – sont formées pour réagir à toutes sortes de situations et offrir des activités de stimulation adaptées au degré de la maladie.

«Nous sommes là pour que notre clientèle essaie de garder ce qu’elle a, explique Mme Marcoux. Les personnes atteintes n’incarnent pas la maladie. Leur souhait le plus cher, c’est de continuer à faire ce qu’elles aiment. On mise sur leurs capacités présentes, non celles perdues. Les médecins sont étonnés des résultats.»

L’Alzheimer est l’une des maladies cognitives qui progressent le plus rapidement au monde. Avec l’arrivée des <I>baby boomers<I> à l’âge de la retraite, la Société Alzheimer prévoit que le nombre de personnes atteintes aura augmenté de 66% en 2031. Au Québec seulement, cela porterait le nombre de personnes atteintes à près de 250 000.

Devant ce constat, la maladie nous concerne tous, insiste Guyane Marcoux. «La maladie a un poids social et économique énorme, rappelle-t-elle. Les aidants s’épuisent. Beaucoup sont déjà en dépression.»

Urgence

En une semaine, la coordonnatrice du soutien aux familles a dû loger deux appels d’urgence dans le réseau de la santé pour des situations de crise vécues par des personnes sur sa liste d’attente. Il se vit de grands drames derrière les portes closes, affirme-t-elle.

«Quand on voit les aidants lever le ton, au fond, c’est un appel à l’aide. Nos accompagnatrices sont attentives à ça», dit Mme Marcoux.

Les proches aidants ne doivent surtout pas attendre pour demander de l’aide. «Plus vous retardez, plus vous vous rapprochez de l’hébergement», prévient-elle. Malheureusement, les listes d’attente s’allongent partout, tant pour l’hébergement pour que le centre de jour.

«Nous sommes un peu découragés, mais il ne faut pas abandonner», déclare la coordonnatrice du soutien aux familles. Les groupes de loisirs pour personnes aux prises avec la forme précoce de la maladie, une toute nouvelle initiative de la Société Alzheimer, sont d’ailleurs très appréciés de ses membres.

La Société Alzheimer Haut-Richelieu en chiffres
2010-2011

-54 membres

-10 244 heures de répit-accompagnement

-6 groupes de soutien pour 68 proches aidants

-6 cafés-rencontres

2016-2017

-1054 membres

-21 289 heures de répit-accompagnement

-9 groupes de soutien pour 117 proches aidants

-19 cafés-rencontres