Alpagas du Grand Saule: une famille à la fibre entrepreneuriale

PORTRAIT – Sylvie Dumaresq et son conjoint, Daniel Gagnon, ainsi que leurs deux garçons, ont décidé de réaliser un rêve, celui de quitter la ville et de s’installer en campagne, plus précisément à Saint-Blaise-sur-Richelieu, pour y élever des animaux. Ils ont choisi l’alpaga, avec lequel ils sont tombés amoureux en visitant une ferme, à Bromont, en 2014.

Partis de rien, ils ont démarré leur entreprise, Alpagas du Grand Saule, en juin 2015. Aujourd’hui, leur élevage compte 24 bêtes. Ils font de la reproduction et revendent des animaux à d’autres éleveurs.

Sur place, on trouve aussi une boutique, que l’on peut visiter sur rendez-vous, où sont vendus des produits que Mme Dumaresq fait avec la laine d’alpaga, comme des châles, des mitaines ou encore des foulards.

L’été, il est possible de visiter la ferme pour en apprendre davantage sur cet animal originaire des Andes.

Passion

C’est en visitant la ferme Norli, à Bromont, en 2014, que le couple a appris à connaître les alpagas.

Par la suite, tout s’est fait très rapidement. Ils ont décidé de quitter leur vie citadine pour faire l’acquisition d’une terre de 45 arpents, sur la 94e avenue, à Saint-Blaise. Ils ont vendu leur chalet et leur maison à la fin de 2014, et dès le printemps 2015, ils emménageaient dans leur nouvelle demeure.

«Ça faisait longtemps que je voulais revenir à la terre, raconte Mme Dumaresq. J’étais tannée de vivre à Saint-Jean-sur-Richelieu avec un petit terrain et pas de place pour planter un arbre.»

En juin 2015, ils accueillaient leurs premiers alpagas, après avoir construit des clôtures et leur habitat, sorte de petite cabane en bois.

Il faut dire que Mme Dumaresq détenait une certaine expérience dans l’élevage d’animaux. Après avoir fait des études à l’Institut de technologie agroalimentaire à Saint-Hyacinthe, elle a travaillé dans le secteur laitier, puis dans une ferme de bovins de boucherie.

Pourquoi avoir choisi l’alpaga ? «C’est vraiment un bel animal, explique Mme Dumaresq. L’élevage est simple et ne nécessite pas de gros équipements solides et dispendieux comme avec les vaches ou les bovins de boucherie. J’aime aussi le côté artisanal de pouvoir faire des produits avec mes mains.»

Sylvie Dumaresq, propriétaire d’Alpagas du grand saule, dans sa boutique que l’on peut visiter sur rendez-vous.

 

Laine

Le principal intérêt de cet animal est sans doute la grande qualité de sa laine. Si l’élevage de l’animal est simple, tout le domaine qui se rapporte à sa laine est plus complexe à maîtriser.

«Si tu veux des animaux rentables, ils doivent donner une belle fibre, explique Mme Dumaresq. La génétique et l’alimentation ont un important rôle à jouer dans la qualité de la fibre.»

Les alpagas mangent du foin, de l’herbe et de la moulée. En ce qui concerne la génétique, ce sont les éleveurs qui interviennent pour sélectionner les animaux qui seront accouplés, de manière à ce que leurs fibres soient de plus en plus longues et denses.

Mme Dumaresq fait analyser la laine des femelles à reproduire dans un laboratoire aux États-Unis, afin de déterminer la finesse de la fibre. Une fibre de qualité a un diamètre qui se situe entre 12 et 25 microns (un micron équivaut à 0,0001 cm). Outre la finesse et la densité, les critères recherchés pour une laine de qualité sont la brillance et l’ondulation.

«La finesse de la fibre présente 70 % d’héritabilité, précise Mme Dumaresq. C’est le pourcentage attribuable uniquement à la génétique, sans être influencée par son environnement. Ça signifie que si on croise deux sujets qui ont une belle finesse, on est sûrs que le petit va avoir une belle finesse de sa fibre aussi.»

À l’état naturel, la laine de l’alpaga se décline en plus d’une vingtaine de couleurs, allant du blanc au noir, en passant par tous les tons de beige et de gris. La fibre se teint aussi facilement.

Une fois tondue, la laine est envoyée dans une filature, à Bromont, où elle sera d’abord lavée dans des bains de trempage, avant d’être filée.

En plus d’être très douce, la fibre d’alpaga est confortable et procure de la chaleur. Elle est légèrement imperméable, ignifuge et considérée hypoallergène, rappelle Mme Dumaresq.

«La fibre d’alpaga est parmi les plus douces du royaume animal.»

-Sylvie Dumaresq, propriétaire d’Alpagas du Grand Saule

Au naturel, la laine de l’alpaga se décline en plus d’une vingtaine de couleurs, allant du blanc au noir, en passant par les tons de beige et de gris.

Avenir

Alpagas du Grand Saule, c’est le projet de retraite de Mme Dumaresq et de M. Gagnon. Dans les années à venir, ils veulent se concentrer sur l’élevage de reproducteurs, tout en continuant de faire visiter leur ferme pendant la saison estivale. Leur fils Alex, âgé de 20 ans, veut lui aussi se lancer dans l’élevage. Qui sait, peut-être prendra-t-il un jour la relève de cette entreprise familiale naissante.

Entre temps, Mme Dumaresq consacre aussi beaucoup de temps à transformer la laine pour en faire différents produits qu’elle vend. «Les gens veulent de plus en plus de produits faits main et naturels, dit-elle. Je vends le fait que tout est fait au Québec. Mes animaux sont du Québec et leur laine est filée ici aussi. J’y crois.»

À propos de l’alpaga

  • On compte une cinquantaine d’éleveurs d’alpagas au Québec.
  • On dénombre environ 2000 alpagas au Québec.
  • Un alpaga pèse en moyenne 150 lb.
  • Il peut vivre jusqu’à 20 ans en captivité, mais son espérance de vie est plutôt de 7 ans en nature.
  • On peut récolter entre 4 lb et 10 lb de laine lorsque l’animal est tondu.

Source: Alpagas du Grand Saule