Budget provincial: les agriculteurs veulent régler l’enjeu de la taxe foncière

AGRICULTURE – Malgré l’annonce d’une somme de 20 M$ pour contrer la hausse des comptes de taxes foncières des agriculteurs, la Fédération de l’Union des producteurs agricoles (UPA) de la Montérégie dénonce le fait que la pression exercée sur les fermes de la région ne diminueront pas, puisque la valeur des terres continue de monter.

L’aide annoncée permettra de déplafonner le montant alloué aux agriculteurs dans le cadre du Programme de crédit de taxes foncières agricoles, pour les années 2017-2018, rappelle l’UPA dans un communiqué.

«En accordant cette aide exceptionnelle dans le discours du budget, le gouvernement reconnaît ainsi la désuétude du programme de crédit de taxes foncières agricoles actuel et la nécessité de le réformer en profondeur, souligne Christian Saint-Jacques»,  président de la Fédération de l’UPA de la Montérégie.

Cependant, le transfert du fardeau fiscal vers les producteurs va s’accélérer dans les années à venir avec l’entrée en vigueur des nouveaux rôles d’évaluation.

«Les producteurs rencontrés cet hiver lors des assemblées de l’Union ont exprimé leur ras-le-bol du régime de fiscalité foncière, ajoute M. Saint-Jacques. Ils veulent des résultats avant la prochaine élection provinciale afin que le transfert du fardeau fiscal vers les entreprises agricoles cesse définitivement. Ils sont prêts à agir!»

«Ça prend de l’argent. On essaie de se prendre en main, mais il va falloir que les programmes suivent.»

André Plante, directeur général de l’APMQ

Mesures

L’UPA accueille positivement les autres mesures contenues dans ce budget, qui prévoit des investissements de 349 M$ sur cinq ans en agriculture.

Ces investissements sont répartis en six axes, soit:

  • 53,9 M$ pour favoriser une offre alimentaire québécoise plus saine et locale;
  • 180 M$ pour accroître l’investissement en production et en transformation bioalimentaires;
  • 29,7 M$ pour augmenter les efforts en innovation et en formation dans le secteur bioalimentaire;
  • 19,8 M$ pour implanter des pratiques responsables par les entreprises;
  • 62,8 M$ pour dynamiser le développement du secteur bioalimentaire dans les territoires;
  • 2,5 M$ pour assurer la mise en place des initiatives de la politique bioalimentaire.

Réaction

L’Association des producteurs maraîchers du Québec (APMQ) est préoccupée par l’impact de la hausse du salaire minimum.

Son directeur général, André Plante, attend des mesures concrètes. «On ne peut pas être contre la vertu, pense-t-il. Les citoyens veulent un meilleur statut social, mais ça nous met dans une situation précaire au niveau de la concurrence. Notre compétition vient du Chili, du Mexique et des États-Unis.

M.Plante souhaite qu’un programme soit mis sur pied pour inciter les agriculteurs à adopter des méthodes alternatives aux pesticides.

«Les légumes, c’est notre matière première. Si les agriculteurs ne font pas de bénéfices, la transformation alimentaire va se faire avec des produits importés. On nous empêche d’utiliser certains pesticides, mais on accepte d’importer des produits d’autres pays qui ne sont pas soumis aux mêmes règlementations. Cette situation est vraiment préoccupante pour nous.»