Temps des Fêtes: une période difficile pour les personnes qui veulent arrêter de boire

TÉMOIGNAGE – Michel, c’est son pseudonyme, est membre des Alcooliques anonymes (AA) depuis 26 ans. Cet homme, qui réside dans la région de Napierville, a lutté et lutte toujours contre cette «maladie», comme il la nomme, celle de l’alcoolisme. En ce temps de l’année où les tentations sont nombreuses, il invite les personnes qui sont plus fragiles à se rendre dans une réunion des Alcooliques anonymes.

Pour l’occasion, la salle de réunion, qui se trouve au 136A, rue Jacques-Cartier Nord, à Saint-Jean-sur-Richelieu, sera ouverte de 11 h à 23 h, le 31 décembre et le 1er janvier.

«C’est peut-être mieux de ne pas se présenter dans un party si on ne se sent pas solide, suggère Michel. Mieux vaut aller dans un meeting de AA que d’être à une place où on n’est pas confortable.»

Michel rappelle qu’il existe 29 groupes des AA dans la région. Ils se rencontrent chaque semaine à différents endroits, comme à Noyan, Saint-Bernard-de-Lacolle, Napierville, Hemmingford, mais aussi Iberville, Bedford ou L’Acadie.

«Ça ne coûte rien de s’informer, dit-il. Si une personne veut voir ce que c’est, elle n’est pas obligée de s’identifier. On peut préserver son anonymat pendant des mois pour voir si on aime ce programme de rétablissement. Des fois, il y en a qui viennent accompagnés de leur conjoint, conjointe ou leurs enfants, qui essayent de mieux comprendre la maladie.»

Gratuit

La participation à ces rencontres est gratuite. Cependant, il est possible de donner une contribution volontaire.

«L’alcoolisme, ça détruit pas mal tout, ton emploi, ta famille… Quand tu arrives dans les AA, c’est bien rare que tu as les poches pleines d’argent», explique Michel.

L’alcoolisme, c’est une maladie sournoise, puissante et insidieuse.

Michel, membre des Alcooliques anonymes

Problèmes

Pour Michel, l’alcool ne pouvait mener qu’à trois endroits: la prison, la folie ou la mort.

«La boisson, ça apporte du plaisir, convient Michel. Mais si tu as la maladie de l’alcoolisme, ça déclenche la soif. Moi, je pensais juste à boire, tant que j’avais de l’argent dans mes poches. Je restais au bar jusqu’à ce que je tombe par terre ou que ça ferme, à 3 h. Il n’y a plus rien qui existait autour. Je ne pensais plus à mes enfants.»

C’est principalement l’orgueil qui a mené Michel à participer à une première rencontre des AA et qu’il l’a finalement aidé à s’en sortir.

«Je suis allé voir les AA pour que la poussière redescende, pour pas que ma conjointe réclame divorce, confie-t-il. Je voulais leur montrer que j’étais capable d’arrêter.»

Espoir

Michel est abstinent depuis maintenant 26 ans. Il continue malgré tout à fréquenter les Alcooliques anonymes, principalement pour aider les autres à s’en sortir. C’est aussi une façon pour lui de rester sobre.

«C’est pas facile, mais c’est faisable d’arrêter de boire, dit-il. Il n’y a pas de pilule contre ça. Le seul remède, c’est l’abstinence totale. C’est une maladie incurable. Si j’y retouche ce soir, je suis en danger. Aujourd’hui, j’ai une vie heureuse, pleine et utile. C’est ça que ça nous apporte les AA. C’est une thérapie de la parole. On prend conscience qu’on est atteint de la maladie, mais il faut vouloir s’en sortir.»

On ne guérit jamais de l’alcoolisme, mais on peut se rétablir, reprendre sa place dans la société et se rebâtir, pense Michel.

«Si vous voulez boire, c’est votre affaire, mais si vous voulez arrêter et que vous en êtes incapables, c’est notre affaire», conclut Michel.

Pour obtenir de l’aide

Il est possible de joindre les Alcooliques anonymes en composant le 1 877 790-2526, 24 heures par jour à Noël et au jour de l’An ou de 8 h à 22 h le reste de l’année.