Fier d’avoir chanté en présence de Phil Collins

CULTURE – Il personnifie Phil Collins. Sa prouesse va haut au-delà de l’imitation. Martin Levac parle, chante et bouge comme l’ex-batteur de Genesis. Si bien qu’après avoir performé avec The Musical Box devant la légende du rock, ce dernier lui a glissé «It’s f***ing scary, man».

Tous ceux qui ont assisté entre 2002 et 2007 à un spectacle du groupe hommage à la période Peter Gabriel de Genesis, The Musical Box, se souviennent du batteur Martin Levac qui a même appris à jouer de la gauche pour s’approcher le plus possible de son personnage. Mais c’est avec Dance Into The Light dédié à Phil Collins que le chanteur de Lacolle a poussé davantage sa personnification.

«Le musicien et proche ami de Phil Collins, Ronnie Caryl, a vu Martin [Levac] en show et a dit qu’il est à Phil Collins ce que Robert Downey Jr. est à Charlie Chaplin. C’est un beau compliment», raconte la compagne et productrice Janyce Bédard pour illustrer le travail de personnification, citant aussi en exemple Benoît Brière incarnant Olivier Guimond.

Voilà pourquoi on ne parle pas ici de simple hommage. Le travail de celui qui est en tournée depuis 2009 avec Dance Into The Light prend l’étiquette de rétrospective, en raison également de la qualité des musiciens diplômés des meilleures classes universitaires. «Je voulais créer l’illusion la plus parfaite possible», confie Martin Levac qui s’est récemment installé à Lacolle.

Phil Collins

La carrière de l’artiste se destinait pourtant au titre d’auteur-compositeur-interprète. Mais tout ne s’est pas déroulé comme prévu, raconte humblement celui qui avait pourtant remporté le Festival international de la chanson de Granby, alors qu’il était dans la vingtaine.

«Je me suis ramassé comme batteur dans un groupe de disco, lance-t-il. Puis, on m’a demandé de faire un spectacle-hommage à Phil Collins ou Genesis. J’ai arrêté de bouder mon plaisir et en ouvrant cette porte, The Musical Box (le seul hommage homologué par Genesis) a téléphoné et je suis parti cinq ans en tournée.»

Personnifier quelqu’un devant lui a fait lever la barre de l’exigence.

Martin Levac

Martin Levac a rencontré Phil Collins à quatre reprises entre 2002 et 2010. La plus significative s’est déroulée à Genève en 2005 durant la tournée The Lamb Lies Down on Broadway alors que la légende du rock a passé la journée avec la formation québécoise avant de prendre place derrière la batterie de Martin Levac pour le rappel.

«J’ai su une semaine à l’avance qu’il allait être là et j’ai eu le temps de me préparer. Il est venu me voir après le spectacle et m’a dit: «It’s f***ing scary, man, you know. The way you move, the chin is up like me. It’s scary», rigole Martin Levac en imitant la voix de Collins.

Car Phil Collins ne se considère pas comme un personnage et il joue l’anti-vedette depuis toujours. «C’est comme le voisin d’à côté, même s’il a un titre de Lord, poursuit Levac. J’ai été attiré à lui à cause de ça. Sa voix est comme un câlin, mais en même temps, il peut être très rock’n’roll. C’est une voix qui me colle. Il est aussi une légende de la musique, j’ai dû travailler très fort.»

Dernière

Après avoir été à l’affiche dans les grandes salles au Québec et à l’international, la tournée Dance Into The Light se terminera en 2019. Pourquoi? Pare que si le répertoire de Phil Collins ne vieillit pas, Martin Levac oui.

«Je personnifie Phil Collins depuis dix ans, dit-il. J’ai donc dix ans de plus! Je fais un Phil Collins qui a 30-35 ans sur scène dans ce que j’ai repiqué de la mise en scène, sa gestuelle et sa façon de s’adresser au public, de jouer de la musique. Là, j’ai 46 ans et je vais en avoir 48 ans à la fin de la tournée. Le Phil Collins va se calmer les nerfs un peu et il va faire autre chose!»