Commission sur les pesticides: huit députés visitent la Ferme Hotte et Van Winden

AGRICULTURE – Huit députés, appartenant aux quatre partis représentés à l’Assemblée nationale, ont visité la Ferme Hotte et Van Winden, à Saint-Cyprien-de-Napierville, le 9 septembre, dans le cadre des travaux de la  Commission de l’agriculture, des pêcheries, de l’énergie et des ressources naturelles, qui portent sur les pesticides.

Jean-Bernard Van Winden, sa conjointe Lucille et ses fils Marc-André et Martin ont présenté les nombreuses alternatives aux pesticides qu’ils ont mis en place sur la ferme.

Les élus qui ont participé à cette visite sont Mathieu Lemay, Suzanne Blais, Richard Campeau, Marie-Louise Tardif et François Tremblay, de la Coalition avenir Québec, Émilise Lessard-Therrien de Québec solidaire, Sylvain Roy du Parti québécois, ainsi que Marie Montpetit, du Parti libéral du Québec.

Hervé Van der Heyden, chercheur chez Phytodata, était sur place pour épauler les producteurs et décrire les projets de recherche qui sont en cours au Consortium PRISME.

Je suis très heureux du sérieux démontré par les députés en venant s’informer ici, chez un producteur.

-Michel Charbonneau, directeur général du CLD des Jardins-de-Napierville

Isabelle Matteau et Nicolas Chatel-Launay, du Pôle d’excellence en lutte intégrée (PELI) du Centre local de développement des Jardins-de-Napierville (CLD), ont aussi participé à cette journée.

«En juin 2012, les producteurs agricoles de la région, dont Jean-Bernard Van Winden, ont fondé le Pôle d’excellence en lutte intégrée pour promouvoir les alternatives aux pesticides», a rappelé Michel Charbonneau, directeur général du CLD.

«Cette visite nous a permis de donner aux députés un avant-goût de ce que le PELI présentera en commission parlementaire le 26 septembre, à l’Assemblée nationale. Jean-Bernard sera d’ailleurs l’un de nos porte-paroles en compagnie de Jocelyn Leclair, des Fermes Leclair, et de Denys Van Winden de Production horticole Van Winden», explique Isabelle Matteau, coordonnatrice du PELI.

Alternatives aux pesticides

Parmi les méthodes alternatives de lutte aux ravageurs des cultures qui ont été présentées, on compte la technique des mouches stériles et celle des capteurs de spores.

Les mouches stériles sont élevées et relâchées dans les champs d’oignons, notamment. Les mâles stériles s’accouplent avec les femelles naturelles, qui pondront donc des œufs vides. Cela aura pour effet de préserver les plants d’oignons qui autrement, seraient détruits par les larves de ces mouches.

Quant aux capteurs de spores, ils permettent de mesurer le nombre de spores présentes dans l’air. De cette façon, les fongicides, qui servent à lutter contre les champignons qui détruisent les récoltes, ne sont appliqués que lorsque cela est nécessaire, plutôt que de le faire de manière préventive.

En plus de ces techniques de lutte directe, le développement de variétés de laitues résistantes aux pucerons a été présenté par Jean-Bernard Van Winden. Ce dernier est le président de la Fondation laitue, dont le mandat est de développer de tels cultivars.

Les intervenants présents ont interpellé les élus, plaidant en faveur d’un financement gouvernemental en recherche et développement.

«Pour réduire les pesticides, encore faut-il avoir des alternatives. Ce ne sont pas les compagnies de pesticides qui investiront dans ce type de recherche. C’est donc à l’État de s’assurer que la boîte à outils des producteurs soit mieux garnie», soutient M. Van Winden.