Haut-Richelieu: les maires accordent un vote de confiance au préfet de la MRC

MUNICIPAL – Les maires de la MRC du Haut-Richelieu accordent leur confiance au préfet de la MRC du Haut-Richelieu et maire de Noyan, Réal Ryan. Seul le maire de Saint-Jean-sur-Richelieu, Alain Laplante, lui a retiré sa confiance, son collègue de Saint-Sébastien, Martin Thibert, préférant s’abstenir.

Procédure singulière dans l’histoire de la MRC, M. Laplante a demandé la tenue d’un vote pour que les maires retirent leur confiance envers le préfet. Ce vote s’est déroulé en tout début de séance régulière, le 12 février. En demandant cette procédure, le maire Laplante visait à provoquer la démission ou le renvoi du préfet. Il a justifié sa démarche par deux motifs.

D’une part, en décembre 2019, M. Ryan a assisté au cocktail de financement de l’Équipe pour Saint-Jean, le parti municipal regroupant sept des douze membres du conseil municipal de la Ville. Il s’agissait d’un geste qui n’avait pas sa place, estime M. Laplante.

Le maire, c’est moi

«Le maire de Saint-Jean, c’est moi, a dit M. Laplante. Ce n’est pas Yvan Berthelot, ni Christiane Marcoux. Si les maires de la MRC veulent l’harmonie au sein du conseil, s’ils veulent que la Ville appuie leur projet de transport collectif, leurs projets touristiques, s’ils veulent que la Ville appuie leurs projets d’infrastructures sportives, ils doivent travailler avec le maire de Saint-Jean, pas avec le groupe des 9», a-t-il ajouté.

Le préfet s’est justifié en indiquant qu’il avait assisté à la réunion d’Équipe pour Saint-Jean simplement parce qu’il avait été invité. Si l’Équipe Alain Laplante l’avait invité, il y serait aussi allé d’autant que les deux événements se sont déroulés le même soir.

M. Ryan a fait valoir que les municipalités rurales appuient systématiquement la Ville dans ses projets.

Réunion

D’autre part, M. Laplante reproche au préfet d’avoir organisé une réunion regroupant les maires des municipalités rurales à l’exception de lui-même et du maire de Saint-Sébastien.

En fait, ce dernier a finalement été invité, mais il a préféré ne pas y participer.

La réunion s’est tenue à Noyan, a confirmé M. Ryan, précisant qu’il l’avait organisée à titre de maire et non de préfet. Il a ainsi répondu à la demande de plusieurs maires.

Selon les propos de M. Ryan, il n’y avait pas d’ordre du jour à proprement parler, mais certains sujets sont ressortis. Le maire de Venise-en-Québec, Jacques Landry, a assuré que le but n’était pas de parler de M. Laplante.

Le maire de Saint-Jean, c’est moi.

-Alain Laplante, maire de Saint-Jean-sur-Richelieu

Les maires auraient discuté des périodes de questions, qui débordent systématiquement le temps réglementaire, de l’utilisation des caméras aux assemblées, mais aussi de la façon d’instaurer une meilleure ambiance au sein du conseil.

Tensions

M. Landry a fait valoir que dans le passé, il est arrivé régulièrement que les maires ne s’entendent pas sur différents sujets, mais au bout du compte, les élus arrivaient à maintenir une bonne atmosphère dans leurs délibérations.

Il a ajouté que les municipalités rurales n’avaient pas à payer pour les tensions avec le préfet ou au sein du conseil de Saint-Jean.

Par ailleurs, M. Ryan a levé le voile sur une rencontre qu’il a eue avec Martin Thibert, à quelques semaines de la dernière élection au poste de préfet, tenue en novembre. M. Thibert, qui a soumis sa candidature, a demandé à M. Ryan de lui laisser le champ libre, se disant en mesure de ramener l’ambiance au conseil. M. Ryan a finalement décidé de se présenter, plusieurs maires lui ayant déjà accordé un appui.

De son côté, M. Thibert a expliqué qu’il s’est abstenu de participer à la réunion de Noyan, craignant que les couteaux ne volent bas. Il s’est dit surpris que le préfet dévoile cette conversation, croyant qu’elle resterait privée. Il a conclu qu’il répondrait à M. Ryan en privé.