COVID-19: deux frères coincés en République dominicaine

ACTUALITÉ – Yvon Potvin, un citoyen de Saint-Michel, et son frère Robert tentent désespérément de quitter la République dominicaine, où ils habitent la moitié de l’année, pour revenir au Québec. Leur vol de retour a été annulé par Air Canada, à peine quelques heures avant le départ qui était prévu le 23 mars. Ils demandent au gouvernement canadien de les aider à trouver un vol de retour.

Chaque année, depuis plus de 40 ans, Yvon Potvin, âgé de 74 ans, loue un appartement en République dominicaine où il séjourne du mois de novembre au mois d’avril. Son frère, âgé de 69 ans, loue sa propre maison, à quelques minutes de la sienne, à Cabarete, un village situé à une vingtaine de minutes de l’aéroport de Puerto Plata.

Ils devaient revenir au Québec au début du mois d’avril, mais avec la crise qui sévit, ils ont acheté leur billet de retour le 19 mars, pour un vol le 23 mars, à 20 h. Malheureusement, le 23 mars, vers 13 h, ils ont appris que leur vol était annulé.

«Depuis une semaine, tout est fermé ici, explique M. Potvin, lors d’une entrevue téléphonique qu’il nous a accordée le 29 mars, depuis sa résidence à Cabarete. Il n’y a plus aucun transport collectif et il y a un couvre-feu de 17 h à 6 h. On est en confinement volontaire ici aussi.»

Démarches

Depuis le 23 mars, lui et son frère multiplient les démarches auprès de l’ambassade canadienne, qui est basée à Santo Domingo, la capitale de la République dominicaine, et auprès des leurs députées, dans l’espoir d’obtenir de l’aide pour revenir au pays.

La compagnie aérienne leur a offert un crédit-voyage d’une valeur de 439 $, soit la valeur de leur billet de retour, qu’ils pourraient utiliser d’ici les 24 prochains mois. «Je n’ai pas besoin d’argent. J’ai besoin de revenir», lance M. Potvin.

Il a aussi reçu un courriel lui annonçant qu’un vol de la compagnie Delta partait la journée même, depuis la capitale, située à cinq heures de route de sa résidence, dans un contexte où plus aucun service de transport collectif n’est offert. «On a l’énergie de notre âge, dit M. Potvin. Se taper cinq heures de route, ce n’est plus notre registre d’énergie.»

L’ambassade canadienne devrait devenir l’agence de voyage pour tous les Canadiens qui veulent revenir.

-Yvon Potvin

Leur agence de voyages leur propose de se rendre à l’aéroport et d’attendre un vol. «On ne sait même pas s’il va y en avoir, affirme M. Potvin. Il y a une grosse différence entre ce qui est annoncé sur les sites Internet et ce qui arrive à l’aéroport. À notre âge, on veut savoir.»

Yvon Potvin

Ambassade

Les deux frères ont tenté de joindre l’ambassade canadienne, mais en vain. Ils ont laissé un message téléphonique et lorsqu’ils ont envoyé un courriel, ils ont reçu une réponse automatique disant qu’ils obtiendraient une réponse dans un délai de trois jours ouvrables. Ils ont tout de même laissé leurs coordonnées pour signifier qu’ils veulent revenir au pays.

«On avait un numéro à appeler à Ottawa pour demander de l’aide, mais c’est toujours occupé, déplore M. Potvin. On a laissé un message, mais on n’a pas eu de retour d’appel.»

Du côté des élues locales, la députée provinciale de Huntingdon, Claire Isabelle, lui a envoyé un lien par courriel expliquant les démarches à faire, démarches qu’il avait déjà entreprises.

Quant à Brenda Shanahan, la députée fédérale de Châteauguay-Lacolle, c’est un message automatisé qui lui a été renvoyé.

«Ce qu’on souhaite, c’est qu’un vol soit organisé par le Canada et qu’on soit avisé un ou deux jours d’avance», clame M. Potvin.