Les commerces adoptent des mesures de protection exceptionnelles
SANTÉ – Les commerces jugés essentiels par le gouvernement du Québec sont toujours ouverts pendant la pandémie de coronavirus, comme les épiceries et les pharmacies. Des commerçants déploient des mesures exceptionnelles pour éviter la propagation de la COVID-19 et ainsi protéger leurs employés et les clients.
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C’est notamment le cas à la pharmacie Uniprix Viviane Jbeili et Louise Chouinard, à Saint-Rémi, où les propriétaires ont été les premiers au Québec à mettre en place certaines mesures pour éviter une éclosion au sein de l’entreprise.
«L’objectif est de protéger les employés et diminuer le risque de contamination, explique Jean-Claude Ghazal, copropriétaire de la pharmacie, avec sa conjointe, Mme Jbeili, et Mme Chouinard, qui sont toutes deux pharmaciennes. Le but, c’est de rester ouvert s’il y a une contamination dans la région. Nous sommes un service essentiel et nous sommes une des plus grosses pharmacies dans la région.»
Cette pharmacie, qui emploie une cinquantaine de personnes, prépare notamment des milliers de piluliers pour des personnes âgées, chaque semaine.
Mesures
Dès le 18 mars, les propriétaires ont limité à dix le nombre maximal de personnes qui pouvaient se trouver en même temps dans la pharmacie.
«Ma conjointe a tout de suite réagi, avant tout le monde, pour implanter les premières mesures pour contenir le risque d’éclosion», rappelle M. Ghazal.
Ce denier a lui-même installé des panneaux de plexiglas pour protéger les pharmaciennes et les techniciennes du laboratoire, ainsi que les commis aux caisses. «J’ai travaillé toute la nuit et le lendemain pour installer tout ça», dit-il.
Il a aussi acheté des visières, que tous employés qui sont en contact avec les clients doivent porter.
«Il y a des clients qui sont infectés, mais ils ne le savent pas parce qu’ils n’ont pas de symptômes, rappelle M. Ghazal. Ce n’est pas de leur faute. Dans notre domaine, la plupart de nos clients sont des gens malades. C’est notre devoir de penser à tout ça et de prévenir.»
Accès restreint
À partir du 19 mars, cette pharmacie a réduit à cinq le nombre de clients pouvant circulant à l’intérieur et le lendemain, plus personne ne pouvait entrer.
La pharmacie reste cependant ouverte et on y offre les mêmes services.
«On ouvre la porte à un client à la fois, explique M. Ghazal. Il doit répondre à un questionnaire, à savoir s’il revient de voyage et s’il a des symptômes. Ensuite, il doit se désinfecter les mains, puis il doit répondre à un autre questionnaire. Si c’est pour renouveler une prescription ou obtenir un conseil, un commis en prend note et transmet l’information à la pharmacienne. Le client peut attendre à l’extérieur, retourner à sa voiture ou à la maison et la pharmacienne lui répond au téléphone. Si le client veut acheter un produit, c’est un commis qui va le chercher en magasin pour lui et le client se dirige directement à la caisse pour payer.»
Les clients sont invités à payer par carte, autant que possible. S’ils doivent composer un NIP sur le terminal de paiement, ils doivent appuyer sur les touches avec un cure-oreille.
«On désinfecte le terminal avant et après chaque transaction et les employés se désinfectent toutes les demi-heures», précise M. Ghazal.
J’ai la conscience tranquille parce que je considère que nous avons fait notre devoir.
-Jean-Claude Ghazal
Il est aussi possible de payer par téléphone, avec une carte de crédit. De plus, la livraison est systématiquement offerte aux clients.
Deux équipes
Depuis le 30 mars, les propriétaires de cette pharmacie ont divisé leurs employés en deux équipes, qui ne se croisent jamais.
«De cette façon, on coupe le risque de contamination de 50 %, affirme M. Ghazal. Si un membre d’une équipe est contaminé et que toute son équipe doit être placée en quarantaine, la deuxième équipe peut prendre la relève et continuer les opérations. Nous avons été la première pharmacie au Québec à implanter ça.»
La pharmacie s’est aussi dotée de trois ordinateurs portables qui, au besoin, permettront aux pharmaciennes de faire du télétravail, en ayant accès aux dossiers des patients à distance.
Enfin, les heures d’ouverture de la pharmacie ont aussi été réduites, de manière à reposer le personnel qui a été très sollicité au cours des dernières semaines. «Les employés sont épuisés. Les gens paniquent, lance M. Ghazal. On reçoit beaucoup d’appels parce que les gens sont inquiets.»
Épreuve
Toute l’équipe de la pharmacie Uniprix Viviane Jbeili et Louise Chouinard se sent investie de la mission d’assurer la continuité du service.
«C’est une responsabilité énorme, admet M. Ghazal. On ne peut pas se permettre de fermer nos portes. Avec toutes les mesures que nous avons prises dès les premières journées, je m’inquiète beaucoup moins. Je sais qu’en tant qu’employeurs, nous avons fait tout ce qu’on pouvait faire.»