Service des incendies: Saint-Paul-de-l’île-aux-Noix instaure la garde interne, malgré le départ de Saint-Blaise

ACTUALITÉ – Après avoir confié sa couverture incendie à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix pendant les 15 dernières années, Saint-Blaise délègue cette compétence à Napierville et Saint-Cyprien, depuis le 1er avril. Cela prive Saint-Paul d’un revenu annuel avoisinant 250 000 $. Malgré tout, la municipalité va de l’avant et met en place une garde de jour en caserne.

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Une garde interne est instaurée à Saint-Paul depuis le 1er avril, du lundi au samedi, de 8 h à 16 h. Deux pompiers et un officier sont en caserne, tandis que deux autres pompiers sont attitrés aux travaux publics, et ce, en alternance. Cela donne une force de frappe de cinq pompiers.

«Les appels qui concernent le schéma de couverture de risques, c’est seulement 15 ou 20 fois par année, explique Claude Leroux, maire de Saint-Paul. Si on reçoit un appel pour un premier répondant, un ou deux gars suffisent. Avant, il fallait appeler tout le monde, parce qu’on n’avait pas de garde interne. Si 12 gars arrivaient, il fallait tous les payer.»

Réduction

La garde interne a été mise en place même si les élus ont appris, il y a quelques mois à peine, que Saint-Blaise ne renouvelait pas son contrat. Pour y parvenir, ils ont réduit les coûts au maximum.

«Saint-Paul et Saint-Valentin doivent maintenant travailler avec une diminution de 250 000 $ du montant alloué au budget 2020 du service des incendies, qui avait été monté en collaboration avec Saint-Blaise en décembre dernier», déplorent M. Leroux et le maire de Saint-Valentin, Pierre Chamberland, dans une lettre qu’ils ont fait parvenir aux médias.

Incompréhension

Les deux maires s’expliquent mal la décision de Saint-Blaise d’abandonner le navire et de confier sa protection incendie à Saint-Jean d’abord, pour finalement se tourner vers Napierville.

«Ce n’est sûrement pas pour faire une économie, puisque nous leur avons fait une offre à  249 000 $, tout inclus, rappellent-ils. Ce n’est pas pour garder la caserne ouverte à Saint-Blaise, car nous nous étions entendus pour le faire. Ce n’est pas pour obtenir des premiers répondants, ils les avaient déjà. Ce n’est pas pour rencontrer le schéma de risques de la MRC du Haut-Richelieu non plus, puisque Napierville est la municipalité la moins bien positionnée sur le territoire, comparativement à Saint-Paul et à Saint-Jean.»

Tarification

Dans un communiqué paru sur son site Internet qui officialise la nouvelle entente avec Napierville, Saint-Blaise indique qu’elle peut compter sur une entraide de Saint-Paul et de Saint-Jean, sans frais supplémentaires, ce que dément Saint-Paul.

Je ne suis pas fâché après personne, mais qu’on ne pense pas faire des économies sur notre dos.

-Claude Leroux, maire de Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix

«Les citoyens de Saint-Valentin et Saint-Paul ne paieront pas les frais d’une telle décision», affirment les deux maires.

«Maintenant, le tarif facturé à Saint-Blaise pour l’entraide est à la pièce et c’est assez dispendieux, précise M. Leroux. D’après moi, ça va leur coûter environ 125 000 $. La MRC du Haut-Richelieu les oblige à prendre entente avec nous et Saint-Jean pour rencontrer le schéma de couverture de risques. Je leur donne jusqu’au 1er mai pour qu’on s’entende. Si nous avons une entente, ce sera un peu moins cher qu’à la pièce.»

Entraide

Le service des incendies de Saint-Paul va continuer d’intervenir à Saint-Blaise, mais seulement s’il a la confirmation qu’un incendie fait rage.

«Il y a souvent de fausses alarmes d’incendie, mais ça prend le même nombre de pompiers qu’un feu de schéma, explique M. Leroux. Oui, il existe l’entente des Grandes-Seigneuries [une entraide mutuelle qui regroupe une vingtaine de services d’incendie], mais c’est seulement pour les feux confirmés. Saint-Blaise sait qu’elle n’a pas assez de staff et elle espérait qu’on aille au prix coûtant avec l’entente des Grandes-Seigneuries. Une autopompe, ça coûte 600 000 $. Je ne vais pas juste leur charger 25 $ d’essence et 100 $ pour une heure de temps.»

M. Leroux assure qu’il n’en fait pas une question personnelle, mais qu’il s’agit bien d’une question d’affaires.

«Il n’y a pas d’animosité avec Saint-Blaise, dit-il. On est prêt à les reprendre en location à 249 000 $, mais si tu t’en vas pour diminuer tes coûts, demande-moi pas d’être là en premier chaque fois.»