Coincé en République dominicaine: «On est 62 personnes qui veulent revenir» – Yvon Potvin

COVID-19 – Yvon Potvin, un résident de Saint-Michel, tente depuis plusieurs semaines de revenir au Québec. Il fait partie d’un groupe de 62 Québécois qui s’est formé au cours de la dernière semaine et qui, comme lui, résident près de Puerto Plata, en République dominicaine. Ils demandent au gouvernement canadien d’organiser un vol pour les rapatrier, en raison de la pandémie de coronavirus qui sévit.

Yvon Potvin et son frère passent leurs hivers à Cabarete, un village situé à une vingtaine de minutes de l’aéroport de Puerto Plata, depuis une quarantaine d’années.

Ils ont bien tenté de revenir au pays, mais leur vol de retour a été annulé quelques heures avant le départ, le 23 mars.

Depuis, la majorité des avions sont cloués au sol. Si des vols commerciaux sont annoncés en partance de Puerto Plata, ils sont rapidement annulés quelques jours avant la date prévue du départ.

M. Potvin avait interpellé le Coup d’œil, il y a quelques semaines, pour faire connaître sa situation et tenter de convaincre le gouvernement de leur venir en aide.

Air Transat annonce un vol régulier le 5 juin, mais est-ce qu’il va avoir lieu? Ceux du 4 et u 8 mai ont été annulés.

-Yvon Potvin

«Nous avons formé un groupe il y a quelques jours pour organiser un rapatriement à partir de Puerto Plata, explique M. Potvin. On n’est plus juste deux qui veulent revenir, on est 62 et il s’en rajoute tous les jours ! On a envoyé notre demande à l’ambassade canadienne qui est à Santo Domingo et au ministre des Affaires étrangères, François-Philippe Champagne.»

Il espère que le gouvernement  canadien sera sensible à leur sort et qu’il leur permettra de rentrer au pays.

Blocage

M. Potvin déplore la façon dont les Canadiens qui sont coincés à l’étranger sont traités par les autorités canadiennes.

«Depuis un mois, on communique avec l’ambassade et le consulat canadien, mais aussi le bureau de notre députée fédérale, Brenda Shanahan. Ça et rien, c’est la même affaire, lance-t-il. Ils n’ont aucune créativité. Ils nous envoient des messages automatiques. Ils ne montrent aucune empathie. C’est un barrage bureaucratique et virtuel.»

Peu d’options

L’ambassade prépare un vol depuis la capitale, Santo Domingo, qui doit atterrir à Toronto, mais les Québécois qui résident près de Puerto Plata ne peuvent pas s’y rendre aisément. De plus, ils veulent rentrer à Montréal.

«Il y a des règles de confinement ici aussi, précise l’homme de 74 ans. Ce n’est pas évident de passer d’une province à l’autre. On ne peut pas être plus que deux par voiture. En plus, l’ambassade ne précise pas la date ni l’heure du vol à Santo Domingo. On aurait quand même quatre heures de route à faire pour se rendre. En plus, si c’est un vol tôt le matin, il faudrait s’y rendre la veille et coucher à l’hôtel.»

Jusqu’à présent, la seule autre option était de prendre un vol de Puerto Plata, vers New York. «Mais il n’y avait pas d’autres vols de New York vers Montréal, explique M. Potvin. Après, on devait rester 24 heures à l’aéroport JFK à New York, pour revenir à Toronto. De toute façon, avec la pandémie, ce n’était pas une option d’aller à New York. Ç’a été notre seule option depuis un mois.»

«On sait qu’Air Transat profite de la subvention de 75 % des salaires offerte par le gouvernement canadien et tous les avions sont au sol, poursuit M. Potvin. Ils pourraient venir nous chercher avec des employés payés à 75 % de leur salaire, mais c’est au ministre Champagne de décider ça.»