Santé mentale: le Campagnol offre de l’aide malgré la pandémie

SANTÉ – Saviez-vous qu’il existe un organisme d’aide en santé mentale qui dessert tout le territoire de la MRC des Jardins-de-Napierville? Le Campagnol, dont les bureaux sont situés à Saint-Rémi, fête ses 30 ans cette année. Ses services, qui s’adressent à toute la population adulte (18 ans et plus), continuent d’être offerts malgré la pandémie.

La Semaine nationale de la santé mentale se tient du 4 au 10 mai. L’occasion était parfaite pour rappeler à la population que Le Campagnol offre gratuitement des services d’aide en santé mentale dans notre région.

«On offre de l’aide aux personnes qui ont un diagnostic de dépression, de trouble bipolaire, de schizophrénie, mais aussi aux gens qui vivent un divorce, aux femmes qui subissent de la violence conjugale ou aux victimes d’abus sexuels, explique Alexandre Malo-Cyr, qui est intervenant au Campagnol. Les gens viennent même s’ils n’ont pas de diagnostic, s’ils vivent du stress ou s’ils ont simplement besoin d’extérioriser.»

Alexandre Malo-Cyr est intervenant au Campagnol.

Le Campagnol offre un service d’écoute et de référence vers d’autres ressources spécialisées, comme La Maison sous les arbres, à Châteauguay. Il ne s’agit pas d’un centre de crise ni d’un centre d’hébergement.

L’organisme donne différents ateliers de groupe qui portent sur des thèmes comme la gestion autonome de la médication, mais aussi l’anxiété, la gestion des émotions, la méditation ou encore le yoga. Des activités sont aussi organisées, comme des sorties à la plage, au restaurant ou une partie amicale de baseball.

«Les gens peuvent aussi obtenir de l’aide un à un, si ça ne leur tente pas de raconter leur histoire devant tout le monde, précise M. Malo-Cyr. Nous sommes une alternative à l’urgence de l’hôpital. Avant d’être en crise, on peut venir au Campagnol pour diffuser ses émotions. On dit qu’on est un groupe d’entraide parce que le groupe, en lui-même, est un intervenant. Si on est en dépression en lien avec une perte d’emploi, il se peut qu’on rencontre quelqu’un qui a vécu quelque chose de similaire, qui peut nous apporter quelque chose.»

Sylvain Thibault est animateur au Campagnol.

Crise du coronavirus

Étrangement, depuis le début de la crise de la COVID-19, les intervenants du Campagnol n’ont pas remarqué une hausse de demandes pour leurs services, ce qui leur fait dire qu’ils sont peut-être méconnus du public.

«Les gens vivent de l’anxiété et du stress à cause de la COVID-19. On veut être facilement accessible pour ces gens-là, ajoute M. Malo-Cyr. On était là avant la pandémie, on est là pendant et on va être là après.»

Le Campagnol a cessé d’accueillir des gens à ses bureaux pendant la pandémie, mais l’organisme offre du soutien téléphonique. Il suffit de composer le 450 454-5121, du lundi au jeudi, de 10 h à 16 h, pour parler à un intervenant. En dehors de ces heures, il suffit de laisser un message sur la boîte vocale.

La valeur d’un humain ne se définit pas au nombre de fois qu’il tombe, mais au nombre de fois qu’il se relève. Ici, on les aide à se relever.

-Alexandre Malo-Cyr, intervenant au Campagnol

«On a commencé à faire des vidéos sur Facebook Live pour distraire les gens et les amener à penser à autre chose que le virus, sans le banaliser, dit M. Malo-Cyr. On essaie de faire en sorte que notre communauté se rassemble.»

L’équipe du Campagnol sera en direct sur Facebook Live le 7 mai, à 11 h, sur la page Facebook Le Campagnol. On peut aussi consulter le site Internet de l’organisme à l’adresse www.lecampagnol.com.

Faire la différence

L’aide offerte par Le Campagnol peut parfois changer la vie des gens, notamment en soutenant dans leurs démarches pour retourner sur le marché du travail.

«On prône l’autonomie. On aide les gens à reprendre le pouvoir sur leur vie, affirme M. Malo-Cyr. Par exemple, on a aidé une personne qui souffrait de schizophrénie. Nous l’avons accompagnée avec sa médication et on l’a aidée avec son psychiatre. On lui avait toujours dit qu’elle ne travaillerait pas. Pourtant, la personne est retournée à l’école, elle a obtenu un diplôme d’études professionnelles et elle s’est trouvé un emploi. Aujourd’hui, elle est émancipée, elle gère son budget et elle est heureuse.»

«La santé mentale, c’est comme la santé physique, il faut l’entretenir. Le Campagnol est ouvert à l’ensemble de la population. C’est important pour tout le monde», conclut M. Malo-Cyr.