Hertz se place à l’abri de ses créanciers

Depuis le début de la pandémie, les compagnies de location ont traversé le désert à pied. Chez la compagnie Hertz fondée en 1918 à Chicago, les mises à pied ont commencé en mars suivi de peu par la liquidation de véhicules à l’encan pour tenter d’avoir les liquidités. Toutefois, les prix donnés à l’encan étaient ridicules en raison de la demande très basse et devant la période de confinement qui s’étire Hertz a dû se rendre à l’évidence et déposer son bilan hier dans l’état du Delaware. Hertz Global Holdings Inc qui comprend les compagnies Hertz, Dollar, Thrifty, Firefly, Hertz Car Sales et Donlen ne met pas la clé dans la porte. Le dépôt de bilan sous le chapitre 11 de la loi américaine permet à Hertz de poursuivre ses activités tout en élaborant un plan pour payer ses créanciers et redresser l’entreprise. L’action inclut les filiales américaines et canadiennes de la société, mais ne couvre pas l’Europe, l’Australie et la Nouvelle-Zélande, selon un communiqué publié vendredi dernier.

Deuxième plus gros joueur de la planète

Au moment de déposer son bilan, Hertz possédait un peu plus de 567 000 véhicules dans son parc automobile américain et 204 000 dans son unité internationale, détenant ceux des États-Unis pendant 18 mois en moyenne et les véhicules internationaux pendant 12 mois, selon un document américain. Ses plus grands fournisseurs de véhicules de flotte étaient General Motors (21 %), Fiat Chrysler (18 %), Ford (12 %), Kia (10 %), Toyota (9 %), Nissan (7 %) et Hyundai (5 %), selon la déclaration. Des pertes qui vont aussi affectées les constructeurs automobiles. Le plus gros joueur de la planète est Entreprise, autre compagnie américaine qui achète plus d’un million de véhicules chaque année. On retrouve Avis ( qui inclus aussi Budget) au troisième rang avec près de 400 000 véhicules achetés chaque année. Ce qui veut dire que les trois grands de la location font l’achat ou la location d’environ deux millions de véhicules par année.

Plus de 25 milliards de liquidités

Au moment de déposer son bilan, Hertz avait près de 26 milliards de dollars US d’actifs et 24,4 milliards de dollars de dettes. Ses principaux créanciers sont IBM Corp. et Lyft Inc. selon le document déposé. Ce qui veut dire que la compagnie dispose d’un peu plus d’un milliard de liquidités, mais elle aura sans doute besoin d’en avoir davantage considérant la vitesse à laquelle l’économie va se remettre en marche.

Solution de dernier recours

La société basée à Estero, en Floride, avait négocié avec des prêteurs pour obtenir une aide ainsi qu’avec le département du Trésor américain sur la possibilité d’un renflouement. Mais avec une demande quasi nulle, une flotte immense et des prix en chute libre pour les voitures d’occasion à l’encan, Hertz n’avait pas assez de liquidités pour tenir jusqu’à la reprise du marché et l’incertitude demeure quant à la date d’un retour au profit. Il faudra suivre de près la situation des autres grandes compagnies de location qui se retrouve dans une situation semblable. Comme bien d’autres domaines de la grande économie, il faudra trouver le moyen de se réinventer en attendant des jours meilleurs.

 

 

 

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