MRC des Jardins-de-Napierville: Déry Télécom offrira Internet haute vitesse à plus de 3300 foyers

TÉLÉCOMMUNICATION – L’entreprise Déry Télécom a récemment remporté un appel d’offres du gouvernement provincial pour offrir l’Internet haute vitesse dans la MRC des Jardins-de-Napierville.

Ce sont 3373 résidences qui auront désormais accès à ce service essentiel.
Le ministre québécois de l’Économie et de l’Innovation, Pierre Fitzgibbon, a récemment annoncé les 66 projets qui ont été retenus dans le cadre du programme Régions branchées, doté d’une enveloppe de 150 M$, dont fait partie celui de Déry Télécom.

Ce programme permet aux fournisseurs d’Internet d’obtenir un financement du gouvernement du Québec pouvant atteindre 70 % des dépenses admissibles pour l’implantation des infrastructures de télécommunication.

«La pandémie que nous vivons actuellement et l’isolement social qui en découle illustrent encore plus l’importance de prioriser ce grand chantier collectif, a déclaré M. Fitzgibbon lors de cette annonce. Offrir l’accès à un service Internet haut débit fiable à l’ensemble de la population prend tout son sens lorsque les Québécois en dépendent pour travailler de la maison, obtenir des services de télésanté, poursuivre leurs études ou même faire leur épicerie. Toutes les entreprises du Québec doivent aussi pouvoir compter sur l’accès à ce service afin de demeurer compétitives et innovantes.»

Jardins-de-Napierville

Ces 66 projets retenus permettront à plus de 60 000 foyers, situés dans 11 régions du Québec, d’avoir accès à un service Internet haute vitesse de qualité et à un prix comparable à ce qui est offert en milieu urbain, et ce, d’ici au 30 juin 2022.

Parmi ces 60 000 foyers, 10 350 sont situés en Montérégie. C’est la MRC des Jardins-de-Napierville qui remporte la plus grosse part du gâteau en Montérégie, avec le branchement 3373 résidences.

Du côté de la MRC du Haut-Richelieu, Bell Canada a vu trois de ses projets être sélectionnés, totalisant 1244 foyers.

«Vivant en région, je suis à même de constater comme il est difficile de communiquer en ayant accès à un réseau internet inadéquat, affirme la députée de Huntingdon, Claire Isabelle, qui se réjouit de cette annonce. Avec la situation exceptionnelle que nous vivons depuis mars dernier, combien d’apprenants de nos écoles primaires, secondaires, voire universitaires, ont de la difficulté à suivre leurs cours. Qui plus est, plusieurs familles n’arrivent pas à faire des vidéoconférences pour rejoindre leurs enfants et leurs amis.»

Projets

Pour l’instant, il est impossible de savoir précisément quels secteurs seront desservis ni dans quel délai.

«Le nombre de portes qui nous ont été octroyées est moins élevé que le projet que nous avions déposé, indique Nathalie Gagnon, directrice marketing chez Déry Télécom. Nous n’avons encore aucune idée du découpage.»

Ce que l’on sait, c’est que Déry Télécom déploie un réseau de fibres optiques dans les rues et par la suite, les résidences sont branchées au poteau à l’aide d’un câble coaxial, offrant une vitesse de 100 mégaoctets par seconde en téléchargement et 25 mégaoctets par seconde en téléversement.

«Nous, la télévision ne passe pas par Internet, donc si Internet plante, la télévision continue de fonctionner, explique Mme Gagnon. La fibre optique a ses avantages, mais le coaxial a aussi les siens.»

Réaction

Le préfet de la MRC des Jardins-de-Napierville, Paul Viau, pilotait ce projet depuis de nombreuses années, tentant de convaincre des entreprises d’offrir le service dans la région.

«J’ai demandé à tout le monde, dit-il. Je me suis battu pour que le gouvernement nous prenne au sérieux et pour que ce soit équitable. Dans la région ici, c’est un contrant de 12,5 M$. Si c’est nous qui avions fait le projet, même avec une subvention de 70 %, on se serait retrouvé avec une facture de 4 M$. C’est énorme pour nos municipalités.»
Il se réjouit de cette nouvelle, même si la version du projet qui a été acceptée par le gouvernement ne couvre pas l’ensemble du territoire.

«On avait fait une demande pour 4100 portes, rappelle le préfet. Le problème pour moi, c’est qu’il y a un 700 portes qui ne balance pas. Les citoyens sont agressifs. Ils sont tannés d’attendre et ils ont raison. Déry figure que dans 36 mois, tout le monde va être connecté.»

Blocage

Les fournisseurs de réseau Internet doivent louer les poteaux sur lesquels ils accrochent leurs fils. Ces poteaux appartiennent le plus souvent à Hydro-Québec ou à Bell Canada, qui doivent délivrer des permis pour donner accès à leurs infrastructures.

À l’heure actuelle, il peut s’écoule en moyenne 24 mois avant d’obtenir une telle permission, estime Nathalie Gagnon, directrice marketing chez Déry Télécom. «Si on veut que ça aille plus vite, il faut régler cette problématique», pense-t-elle.

Ça fait 11 ans que je travaille ce dossier. C’est majeur!
-Paul Viau, préfet de la MRC des Jardins-de-Napierville

Pour accélérer le déploiement du réseau Internet à haute vitesse, une table de concertation qui réunit Hydro-Québec, Bell Canada, Télébec, Telus et le ministère de l’Économie et de l’Innovation a été mise sur pied dans le but d’accélérer le traitement des demandes d’accès aux infrastructures des autres fournisseurs d’Internet.

«Les rencontres sont en train de se faire. Le gouvernement a la volonté de faire avancer ça rapidement. On le constate», indique Mme Gagnon.

De la haute vitesse pour tous

Le gouvernement du Québec a pour objectif de fournir un accès à Internet haute vitesse à tous les foyers de la province.

En 2016, le gouvernement du Québec estimait à 340 000 le nombre de foyers en milieu rural qui étaient mal ou pas desservis.

Déjà, 110 000 foyers seront branchés d’ici au 31 mars 2021, grâce à l’accélération du programme Québec branché.
Ensuite, cette annonce récente d’un investissement de 150 M$ permettra de brancher 60 000 foyers supplémentaires. Cette mesure représente un des trois volets du plan québécois pour brancher tous les foyers de la province.

Un autre de ces volets est l’appui du gouvernement du Québec aux promoteurs qui ont déposé un projet dans le cadre de l’appel de projets du CRTC qui s’est terminé le 1er juin et qui pourrait permettre à 50 000 foyers d’être branchés.

Enfin, les gouvernements provincial et fédéral lanceront conjointement un appel de projets au cours de l’été 2020 qui donnera accès à Internet haut débit à 120 000 foyers, selon Québec.