Saint-Rémi: elle fait don d’un rein à son conjoint

ACTUALITÉ – Le 12 août, Diane et Gilles Soucy, un couple de Saint-Rémi, ont célébré leur 42e anniversaire de bien belle manière. Mme Soucy venait tout juste de faire don d’un de ses reins à son conjoint Gilles. Ils ont décidé de partager leur histoire pour sensibiliser les gens à l’importance du don d’organes.

Né avec un seul rein, Gilles Soucy savait depuis environ 35 ans qu’il aurait un jour besoin d’un organe.

«Son rein fonctionnait toujours moins bien, explique Mme Soucy. Tant que le rein n’atteint pas 15 %, ils ne font pas d’opération. Au mois d’octobre 2019, son médecin lui a dit que la prochaine étape était la dialyse et ensuite la transplantation.»

Au moment de son opération, le rein de M. Soucy ne fonctionnait plus qu’à 8 %.

Dialyse

Depuis le début du mois de juin, M. Soucy devait subir une dialyse trois fois par semaine, à Châteauguay. «C’était très désagréable, raconte Mme Soucy. On lui a installé une fistule dans le bras pour agrandir une la veine qui allait accueillir la piqûre. Le sang passe dans une machine et il est filtré. Ça prenait environ quatre heures, sans compter le transport. Ça prenait donc environ cinq heures, trois fois par semaine. Quand il n’était pas dialysé, son système était très faible et il n’allait pas bien.»

Batterie de tests

Mme Soucy était en démarche depuis un an pour donner un rein à son conjoint. Elle devait d’abord se soumettre à toute une batterie de tests pour savoir si elle était compatible avec lui, ce qui était le cas. «Pendant tout ce temps, je travaillais à la Ville de Saint-Rémi, raconte Mme Soucy. Ils ont été très gentils en me permettant de me rendre à plusieurs reprises à l’hôpital pour passer mes examens. Ils m’ont beaucoup encouragée.»

Son conjoint a naturellement été très heureux d’apprendre qu’elle pouvait lui donner un rein. «Gilles était aussi un peu inquiet, confie Mme Soucy. Il ne savait pas comment j’allais réagir à l’opération et nous nous retrouvions deux personnes en convalescence à la maison.»

Opération

Gilles Soucy devait être transplanté en février 2020, mais en raison de la pandémie de COVID, l’opération a été reportée au 23 juillet.

«On avons été opérés le même jour, précise Mme Soucy. J’ai été la première. L’intervention a duré trois heures. Ils ont mis mon rein sur la glace. Mon mari m’a vu sortir de la salle d’opération, alors que j’étais encore endormie.»

La transplantation du rein à M. Soucy a duré six heures. «On a été hospitalisés sur le même étage, mais pas dans la même chambre, se souvient Mme Soucy. La première soirée, je ne me suis pas levée, mais dès le lendemain matin, je suis allé le voir avant le déjeuner. Il allait bien. En après-midi, c’est lui qui est venu à ma chambre.

Convalescence

M. Soucy est resté à l’hôpital pendant une semaine, tandis que Mme Soucy est sortie après seulement deux nuits. Chose certaine, tous deux se portent bien aujourd’hui et ils sont en convalescence.

«Moi ça va très bien, assure Mme Soucy. C’est comme si je n’avais jamais été opérée. Gilles doit être suivi toutes les semaines. Il n’est pas en super forme, mais il ira mieux d’ici quelques semaines. Avec un nouveau rein, sa qualité de vie sera grandement améliorée et notre vie de couple aussi.»

M. Soucy veut profiter de cette occasion pour remercier Alia, une infirmière très dévouée qui s’est occupée de lui lorsqu’il a été hospitalisé au 10e étage de l’hôpital Royal Victoria du Centre Universitaire de Santé McGill (CUSM).

«De mon côté, je tiens à remercier Jessica La Barbera, qui est coordonnatrice des dons d’organes vivants au service de transplantation du CUSM, insiste Mme Soucy. C’est elle qui nous a accompagnés, moi et mon conjoint, pendant toute la démarche.»

M. Soucy peut maintenant profiter pleinement du temps qu’il passe avec son petit-fils, Anthony, qui a eu un an, le 2 septembre.

Gilles voulait être auprès de son petit-fils Anthony le plus longtemps possible.

-Diane Soucy

Diane et Gilles Soucy, ainsi que leur petit-fils âgé d’un an, Anthony.

Importance du don d’organes

Mme Soucy rappelle l’importance de signer l’étiquette qui se trouve au dos de la carte d’assurance-maladie pour autoriser le don de ses organes.

«C’est aussi important que la famille respecte la décision du donneur, insiste Mme Soucy. Ça peut sauver la vie de plusieurs personnes.»

Faire le don d’un rein de son vivant est plus répandu que l’on pourrait croire. «Quand on en parle, on se rend compte que beaucoup de gens ont donné un rein à quelqu’un près d’eux, dit Mme Soucy. C’est un bel organe à donner. On en a deux et on peut très bien vivre avec un seul rein.»

M. et Mme Soucy aimeraient que la loi soit modifiée pour que les gens soient présumés donneurs de leurs organes à leur décès. «On aimerait beaucoup que le gouvernement permette de signer la carte dans le cas où on refuserait de donner nos organes, mais la loi ne le permet pas présentement», conclut-elle.

Au sujet du don d’organes et de tissus

Le don d’organes et de tissus peut sauver jusqu’à 8 vies et redonner la santé à 20 autres personnes. Le don d’organes et de tissus est un geste anonyme, volontaire, libre et gratuit.

Le don d’organes est possible uniquement lorsque la personne décède à l’hôpital, et ce, dans des circonstances précises. Seul 1,4 % des personnes qui décèdent à l’hôpital peut devenir un donneur d’organes, soit l’équivalent de 450 à 500 personnes par année pour tout le Québec si toutes les conditions sont réunies chaque fois.

Les organes les plus souvent donnés sont les reins, le cœur, les poumons, le foie, le pancréas, l’intestin et le visage. Les tissus pouvant être prélevés sont les os, la peau, les valves du cœur, les veines, les tendons et les tissus des yeux.

Âge pour donner ses organes

Au Québec, toute personne de 14 ans et plus, peu importe son état de santé, son orientation sexuelle ou son lieu de résidence, peut donner ses organes et ses tissus à son décès. Il en va de même pour les personnes de moins de 14 ans, mais le consentement des parents ou du tuteur est requis.

Le don d’organes peut se faire à tout âge. Le donneur le plus âgé avait 92 ans et le plus jeune n’avait que 48 heures.

Source: Gouvernement du Québec.

Diane et Gilles Soucy.