Originaire de Napierville: une famille conçoit des jeux de société

ACTUALITÉ – L’esprit créatif bouillonnant d’un enfant de 9 ans jumelé à la curiosité de sa sœur et à la passion de leurs parents pour les jeux de société sont à l’origine de l’entreprise Jeux Face4. Bien qu’elle caressait secrètement le rêve de se lancer en affaires, cette famille était loin de se douter que ce coup de dés serait gagnant.  

«Qui dit chapeau dit lampe parce que les abat-jours sur les lampes ressemblent parfois à des chapeaux! Non, non, non, maman, ça n’a pas rapport!»

Josianne St-Pierre et ses enfants Louis-Noé, 9 ans, et Anaïs, 13 ans, se disputent une partie du jeu d’association de mots Kiddi, leur dernière création, sous le regard attentif du conjoint et père, Joël Legrand, qui a grandi à Napierville. Certes, la famille s’est exécutée à la demande de la journaliste qui voulait la filmer, mais cette scène est un classique dans le quotidien de cette famille qui préfère les jeux de société qui rassemblent, aux écrans qui divisent.

«Si les enfants nous disent trois mots sur leur journée à l’école, c’est un exploit! Alors que quand on joue, la discussion se fait naturellement», fait valoir M. Legrand.

«On se réserve du temps le soir pour jouer à un jeu de société. On fait toutes nos tâches avant pour en avoir la chance. Puis, chacun choisit un jeu pour faire plaisir à tout le monde», enchaîne Anaïs.

Des balades en voiture qui inspirent

Des idées de concept germent dans leur esprit, peu importe le contexte. Ils en ont plus d’une trentaine qu’ils aimeraient concrétiser, précisent-ils.

«Et ils ne se gênent pas pour nous dire quand ils trouvent les nôtres plates!» s’exclame Mme St-Pierre au sujet de de ses enfants.

Pour sa part, Louis-Noé s’est amusé l’année passée à associer des mots et des images.

«Je m’ennuyais à l’école et j’ai inventé ça moi-même!» affirme-t-il en montrant avec fierté les cartes du jeu Kiddi.

«J’ai toujours voulu posséder ma propre compagnie et son idée a été l’étincelle qui m’a poussé à le faire», ajoute son père.

Mais d’abord, la famille a voulu se faire les dents. Elle a conçu un jeu plus simple pour bâtir sa crédibilité dans ce milieu en effervescence.

«Mes proches résident dans le Bas-Saint-Laurent et nous faisons souvent l’aller-retour sur l’autoroute 20. Nous occupons les enfants pendant le trajet en leur proposant des jeux pour les divertir, avec les couleurs, les voitures, notamment, relate Mme St-Pierre. Aussi, Joël a une mémoire phénoménale. Si je lui nomme un numéro de sortie, il sera capable de me dire la ville qui lui est associée.»

Je suis comme le créateur de la saucisse hot-dog, car je crée des jeux, et vous, vous êtes les condiments, car vous les bonifiez.

-Louis-Noé Legrand, à sa sœur et ses parents

Ainsi est né en novembre Sul’ bord d’la 20, un jeu de questions recensant des éléments mythiques de cette route qui traverse le Québec, dont le fameux restaurant Madrid et ses dinosaures.

«Ça nous a permis de percer le marché et de mieux le connaître, explique M. Legrand qui a fait carrière dans le milieu informatique. Grâce à mon emploi, je suis au fait des rouages d’un projet, de son réseau de distribution à la création de contacts.»

Le jeu est distribué dans quelques commerces à travers le Québec, dont la tabagie Cigarobec à La Prairie.

Éducatif et amusant  

Puis, ils ont poursuivi leur travail sur le concept du jeu Kiddi pour le faire aboutir. Ils ont recouru à l’aide d’une illustratrice, d’une psychologue, d’un ergothérapeute et d’une éducatrice spécialisée pour en faire un jeu éducatif et amusant.

«Mes élèves y jouent et me disent qu’ils n’ont pas l’impression d’avoir travaillé, alors que moi je sais qu’ils ont appris l’argumentation, la défaite, la coopération, etc.», souligne Mme St-Pierre qui enseigne au primaire.

Ayant traduit le jeu Kiddi en trois langues, soit l’anglais, l’espagnol et le portugais, la famille a des visées internationales, mais comme dans une partie de jeux de société, le plaisir doit demeurer au rendez-vous.

«C’est notre objectif. Le rire doit primer sur le reste», disent ceux qui se pincent encore de voir leurs créations aux côtés de leurs jeux favoris dans les magasins.

«Je ne pensais pas ce que projet allait prendre autant d’ampleur. On s’est donné les moyens de réaliser nos rêves», conclut Anaïs.