Décès d’un travailleur agricole: la CNESST pointe du doigt le manque d’encadrement des travailleurs d’agence de personnel

TRAVAIL – La Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST) a récemment publié les conclusions de son enquête à la suite du décès de M. Dhami Manohar Singh, un travailleur agricole employé par une agence de placement de personnel, le 4 juillet 2019, à Saint-Cyprien-de-Napierville.

Le jour de l’accident, M. Singh a pris un autobus à Montréal en compagnie d’autres travailleurs embauchés par l’entreprise spécialisée en placement de personnel, 9397-6173 Québec inc.

Ils se sont rendus dans un champ d’oignons appartenant à la Ferme Hotte et Van Winden, à Saint-Cyprien-de-Napierville, pour effectuer du désherbage manuel.

Vers 10 h, les travailleurs ont pris une pause de 15 minutes, peut-on lire dans le rapport de la CNESST. Un peu plus tard, ils se sont arrêtés pour une pause repas d’une durée de 60 minutes plutôt que les 30 minutes habituelles, en raison de la chaleur et de l’humidité.

Vers 15 h, ils ont pris une autre pause. Le superviseur de la ferme a demandé aux travailleurs de s’hydrater. Alors que M. Singh se dirigeait vers la toilette chimique mobile, il s’est effondré au sol. Il a été retrouvé face contre terre. Les secours ont été appelés et il a été transporté au centre hospitalier, où il est décédé deux jours plus tard.

Causes du décès

La CNESST a retenu deux causes pour expliquer cet accident de travail fatal.

La déshydratation est un des facteurs ayant contribué au décès de ce travailleur par coup de chaleur, conclut la CNESST.

Elle souligne aussi le fait que les travailleurs de l’agence de placement de personnel sont exposés à des risques, comme la chaleur, parce qu’il n’existe aucune démarche d’intégration de ces nouveaux travailleurs visant à les informer des risques liés à leurs tâches de travail.

Pour éviter un tel accident

Pour prévenir les coups de chaleur, la CNESST rappelle que l’employeur – dans ce cas-ci il s’agissait de l’agence de placement – doit s’assurer que les travailleurs sont formés et informés sur les risques liés aux coups de chaleur et sur les moyens de les prévenir.

L’employeur doit évaluer le risque plusieurs fois par jour et ajuster les moyens de prévention en conséquence.

De l’eau fraîche doit être fournie en quantité suffisante aux travailleurs et ils doivent en boire. Aussi, leur charge de travail doit être ajustée en fonction des conditions météorologiques.

Des pauses plus longues et plus fréquentes doivent aussi être accordées à tous les travailleurs en fonction des conditions, notamment pour les travailleurs qui ne sont pas acclimatés.

Il est possible de consulter le rapport d’enquête complet portant sur cet accident à l’adresse www.centredoc.cnesst.gouv.qc.ca/pdf/Enquete/ed004276.pdf.

Ce que dit la loi 

La CNESST rappelle que par la loi, l’employeur est tenu de prendre les mesures nécessaires pour protéger la santé et assurer la sécurité et l’intégrité physique de ses travailleurs.

Il a aussi l’obligation de s’assurer que l’organisation du travail ainsi que les équipements, les méthodes et les techniques pour l’accomplir sont sécuritaires.

De leur côté, les travailleurs doivent faire équipe avec l’employeur pour repérer les dangers et mettre en place les moyens pour les éliminer ou les contrôler.

Source: CNESST