30 400 kilomètres au compteur en 2020: à 72 ans, Réjean Gélineau pédale à un rythme d’enfer

SPORTS – Âgé de 72 ans, Réjean Gélineau nourrit une passion pour la bicyclette depuis quatre décennies. On peut le voir arpenter les routes de la région douze mois par année, dévorant les kilomètres sous le soleil ou sous la pluie. Et la pandémie n’aura rien changé à ses bonnes habitudes, si bien que le cycliste a cumulé 30 400 kilomètres au compteur en 2020.

Certains lecteurs se souviendront de Réjean Gélineau. En 2019, le cycliste de Saint-Blaise-sur-Richelieu avait décidé de parcourir la distance séparant les villes de Vancouver et Montréal à bicyclette, un parcours de 4300 kilomètres réalisé en seulement 28 jours. L’expérience l’avait d’ailleurs sorti de sa zone de confort, lui qui est habitué aux trajets plats de la Montérégie.

À son retour, M. Gélineau a continué de pédaler dans la région, mais il confie avoir ressenti une certaine baisse d’énergie. Comme si la passion qui l’animait depuis une quarantaine d’années était en train de s’essouffler. Les plus grands athlètes le disent, tout est une question de mental. Après quelques conseils bien avisés, l’enthousiasme pointait de nouveau son nez.

Résumé 2020

L’année 2020 a tout de même débuté tranquillement avec seulement 425 kilomètres parcourus en janvier. Puis, le cycliste a commencé à franchir de plus grandes distances dès le mois de mars. En juillet, il a même atteint les 3200 kilomètres au cours d’un seul mois. La température a bien évidemment contribué à ce sommet estival, la chaleur n’étant pas un frein.

«À 30°C, y’a pas de problème. Il s’agit de ne pas ouvrir la machine au coton, mais si tu as des frissons, c’est pas normal. Slack la poulie ou arrête. Ça m’est déjà arrivé, mais on finit par se connaître», explique le cycliste. Même chose par temps froid. L’homme ne sort pas si le mercure affiche -15°C. Pour les autres jours, il s’assure d’avoir le bon équipement.

C’est finalement à l’automne que les chiffres ont atteint de nouveaux sommets. On parle ici de 3895 kilomètres en septembre et en novembre, mais surtout de 4375 kilomètres au mois d’octobre. Au moment de réaliser l’entrevue, Réjean Gélineau venait d’atteindre la barre des 30 400 kilomètres pour un total de 7600 heures passées à sillonner les routes.

Je connais toutes les belles routes de la région.

-Réjean Gélineau

Ce n’est pas son record personnel, mais c’est au-delà des 28 185 kilomètres de 2019. Pour les curieux, son record est plutôt de 50 000 kilomètres. Une autre époque, de dire avec humour l’homme qui a connu son lot de «méchantes débarques» au fil des années. Il s’est même retrouvé avec la clavicule brisée à plusieurs endroits après une collision avec une voiture. Ce qui ne l’a jamais freiné dans son sport.

Rouler la nuit

Au fil du temps, il a développé de petites habitudes comme de partir très tôt le matin, parfois aussi tôt que 4 heures. «Il y a beaucoup moins de vent le matin», dit-il. Il planifie d’ailleurs chacune de ses sorties en fonction de cet élément, préférant revenir avec le vent dans le dos plutôt que contre lui. Et à cette heure, il profite d’une certaine tranquillité.

«C’est comme si les autos respectaient plus les cyclistes la nuit», dit-il. À ce sujet, il dit constater que la nouvelle réglementation obligeant les véhicules à adopter une distance sécuritaire de 1,5 mètre lorsqu’ils effectuent un dépassement a grandement contribué à la sécurité des gens qui pratiquent son sport. Ce qui n’empêche pas qu’il reste de la place à amélioration, précise-t-il.

Questionné à savoir s’il a un trajet favori, M. Gélineau n’a pas de réponse précise. Il se plaît d’ailleurs à guider d’autres cyclistes qu’il croise ici et là au fil de ses sorties, leur proposant des trajets alternatifs et plus sécuritaires que ceux initialement envisagés. La pandémie n’a rien changé à ce contact humain.

L’homme de Saint-Blaise-sur-Richelieu roule toutefois souvent en solo même s’il se plait à rejoindre des amis pour de courtes distances. Il roule aussi parfois avec son chien Kodiak, un husky, mais priorise son fatbike pour ces virées. Au quotidien, il préfère son Giant TCR qui compte déjà plus de 80 000 kilomètres au compteur! «Mon médecin me demande toujours qu’est-ce que je prends comme pilule?», lance à la blague le cycliste. «Rien», répond-t-il sinon qu’une bonne dose de passion tous les jours.