Ligne d’interconnexion Hertel-New York: une consultation publique sur le projet lancée ce printemps
ACTUALITÉ – Hydro-Québec et son partenaire américain, Transmission Developers, ont récemment déposé leur projet de ligne électrique reliant le poste Hertel, à La Prairie, à la ville de New York. Nommé Champlain Hudson Power Express (CHPE), ce projet vise à alimenter New York avec l’énergie renouvelable, produite au Québec. Cette ligne électrique souterraine traversera notamment la MRC des Jardins-de-Napierville. Hydro-Québec tiendra une consultation publique d’ici la fin du printemps.
Hydro-Québec et Transmission Developers ont ainsi soumis leur projet dans le cadre d’un appel de propositions de l’État de New York. Ils sauront si leur projet a été retenu par les autorités new-yorkaises d’ici la fin de l’été ou cet automne.
Si le projet est accepté, sa mise en chantier pourrait commencer dès 2021 aux États-Unis et en 2023, au Québec. La mise en service serait alors prévue en 2025.
Les citoyens se souviendront qu’une première version de ce projet a été présentée en 2013. Des études d’avant-projet et des consultations publiques s’étaient alors tenues. Par la suite, le projet a été mis sur la glace, avant d’être réactivé, à l’automne 2020.
«Les conditions de marché ont évolué, indique Lyne St-Laurent, porte-parole d’Hydro-Québec. La disponibilité et le prix du gaz naturel ont entraîné une baisse considérable des prix de l’énergie. C’est ce contexte qui explique la mise sur pause du projet.»
Le projet
Dans la portion québécoise du projet, Hydro-Québec entend construire une ligne souterraine à 400 kilovolts (kV) d’environ 60 km entre le poste Hertel, à La Prairie, et la frontière canado-américaine pour compléter cette nouvelle interconnexion.
Le point de traversée de la frontière se fera sous l’eau de la rivière Richelieu. Cette ligne de transport souterrain poursuivrait son chemin du côté américain sur une distance de 545 kilomètres, pour rejoindre la ville de New York.
Partant du poste Hertel, la ligne devra donc rejoindre la frontière avec les États-Unis en traversant la MRC du Roussillon et la MRC des Jardins-de-Napierville, ainsi que le sud de la MRC du Haut-Richelieu.
Des consultations publiques auront donc lieu dans les trois MRC concernées. Les dates de ces consultations ne sont cependant pas encore connues.
«Nous consultons la population pour choisir le meilleur tracé, assure Mme St-Laurent. Une de nos priorités, c’est d’éviter les terres agricoles.»
Ligne souterraine
Cette ligne électrique doit être enfouie sur toute sa longueur.
La méthode de construction consiste à creuser une tranchée d’environ 1 m de largeur et de 1,5 m de profondeur, puis d’y installer une canalisation bétonnée pour enfouir les deux câbles électriques de la ligne.
«Sur le plan environnemental, la particularité d’un projet de ligne souterraine, tel qu’actuellement étudié, est que les principaux impacts sur le milieu naturel et humain sont temporaires, étant principalement associés aux travaux de construction, indique Hydro-Québec sur la page de son site Internet dédié à ce projet. Il n’y a donc pas ou que très peu d’impacts environnementaux résiduels pour ce projet.»
Avantages
Cette ligne, d’une capacité de 1250 mégawatts, livrerait annuellement 10,4 térawatts-heure d’électricité à la ville de New York, ce qui permettrait d’alimenter 1,2 million de foyers, estime Hydro-Québec.
Cet apport d’énergie réduirait les émissions de carbone d’environ 3,9 millions de tonnes métriques annuellement, ce qui équivaudrait à retirer 44 % des voitures des rues de New York. Au cours de sa première année d’opération, cette ligne permettrait de réduire de 20 % les polluants atmosphériques créés par la production électrique à partir de sources fossiles dans l’État de New York, précise la société d’État.