Une femme âgée de 69 ans écope d’une année de prison

JUSTICE. Olayinka Celestina Opaleye, 69 ans, coupable d’avoir organisé l’entrée illégale de personnes au Canada par le chemin Roxham, prend le chemin de la prison.

Elle a été condamnée le 17 mai à un an de détention et à l’obligation d’effectuer 80 heures de travaux communautaires. Au terme de la peine de détention, l’accusée sera soumise à une probation de deux ans lui interdisant de se rendre aux États-Unis et au Nigéria sans le consentement d’un agent de probation.

La femme avait obtenu une ultime remise en mars dernier pour lui permettre de s’occuper des funérailles de son père, au Nigéria. Lundi matin, elle a tenté de nouveau de faire valoir des rendez-vous pour échapper à la prison et pleurait. Le juge Stéphane Godri lui a rappelé qu’une recommandation commune de peine lui avait été présentée. Il lui a demandé si elle était toujours d’accord avec la suggestion, sans quoi il entendrait les représentations de la Couronne et pourrait lui imposer une peine plus lourde. Après plusieurs tergiversations, la femme a finalement acquiescé et a pris le chemin des cellules.

L’accusée en était à sa 18e présence devant la cour. Elle avait reconnu sa culpabilité en novembre dernier et la peine avait été remise à quelques reprises à sa demande. Cinq avocats de la défense se sont succédé dans le dossier et ont demandé à ne plus représenter la femme.

Passeuses

L’infraction remonte au 17 septembre 2017. Cette journée-là, l’accusée s’est présentée au poste frontalier de l’autoroute 15, à Saint-Bernard-de-Lacolle. Elle disait revenir des États-Unis où elle se serait rendue à un événement religieux.

Après des hésitations, elle avait admis avoir 5000 US $ en sa possession, mais la fouille avait permis de découvrir qu’elle avait beaucoup plus d’argent. Une somme de 11 115 US $ a été confisquée par le tribunal.

D’autres documents avaient été saisis, dont des cartes professionnelles de chauffeurs de taxi de Plattsburgh, des reçus d’hôtels et un papier indiquant des tarifs. L’enquête a montré que l’accusée exigeait jusqu’à plusieurs milliers de dollars à des familles pour faciliter leur entrée au Canada par une voie irrégulière. Elle avait organisé le voyage en taxi, entre le terminus d’autobus de Plattsburgh et le chemin Roxham, de neuf ressortissants du Nigéria qui ont revendiqué le statut de réfugié. Une des revendicatrices l’avait identifiée comme la femme à qui son mari avait remis de l’argent à New York pour faciliter l’entrée de la famille au Canada.