Des logements pour aînés en décrépitude

L’habitation La Rémoise II, où résident des personnes âgées à faible revenu, à Saint-Rémi, est en piteux état, à peine une dizaine d’années après sa construction. Des infiltrations d’eau, dont la source est toujours inconnue, ont forcé la relocalisation d’au moins un locataire en raison de la piètre qualité de l’air et deux autres pourraient aussi devoir quitter leur logement. Cette situation perdure depuis janvier 2020. 

Les dégâts sont apparents depuis la rue Sainte-Famille, où est située La Rémoise II. Le parement de brique a été retiré à trois endroits autour du bâtiment. On peut voir le bois des murs, noirci par la moisissure. Une simple pellicule plastique sépare l’une des pièces d’un logement de l’extérieur. De plus, cette pellicule plastique est ajourée au bas du mur.

Selon une locataire, qui souhaite préserver son anonymat par crainte de représailles, cela fait maintenant deux ans que le revêtement extérieur est enlevé.

« Ils condamnent des logements à mesure que les gens partent, témoigne-t-elle. Il y en a deux autres qui devraient être condamnés, mais ils ne le font pas parce qu’ils n’ont pas de place où relocaliser les locataires. »

Cet immeuble de 24 logements est habité par des personnes âgées, dont la vaste majorité reçoit un supplément au loyer. Pour être admissible à ce programme, il faut gagner moins de 21 000 $ par année. 

Responsabilité

La Rémoise II est la propriété de l’organisme sans but lucratif (OSBL) Les Habitations La Rémoise, qui est financée en partie par la Société d’habitation du Québec, la Ville de Saint-Rémi et une hypothèque qui est remboursée par les locataires. 

Cet OSBL est dirigé par un conseil d’administration qui a pris la décision de déléguer la gestion des baux et des finances à la Fédéraiton régionale des OSBL d’habitation de la Montérégie et de l’Estrie (FROHME). 

« Nous comprenons la frustration des locataires, indique le directeur de la FROHME, Martin Bécotte. Nous avons aussi hâte qu’eux de régler la situation. Les professionnels qui nous accompagnent n’ont pas pu intervenir durant plusieurs mois en 2020 à cause du confinement. Ils ont depuis pris plusieurs mois de retard dans la livraison du service. » 

Lenteur

Pour expliquer la lenteur à exécuter les réparations, M. Bécotte évoque la pandémie, la surchauffe du marché qui fait en sorte que les experts sont difficiles à trouver, sans compter le fait qu’il y a un litige avec la ou les entreprises qui ont participé à la construction de l’immeuble. 

« Tout monde est informé de la problématique et tout le monde est mis en demeure, explique M. Bécotte. À chaque opération qu’on fait, on invite toutes les parties prenantes. Tout monde droit être présent chaque fois qu’on retire une brique. »  

Deux ans se sont écoulés depuis la découverte de la problématique, mais la cause n’a toujours pas été identifiée. « La dernière expertise par un professionnel en revêtement extérieur a été faite le 19 octobre, précise M. Bécotte. Suite à la remise de son rapport, nous pourrons prendre les décisions nécessaires et les actions avec l’avocat, l’architecte et la Société d’habitation du Québec. »

Il n’y a pas de travaux qui sont prévus avant l’hiver. « Dans le meilleur des mondes, ça devrait être réglé à l’été 2022, conclut M. Bécotte. On comprend que c’est désagréable et on souhaite que ça se règle le plus rapidement possible. »