75% de nos résidences n’ont pas de gicleurs

Parmi les 12 résidences privées pour personnes âgées que l’on retrouve sur le territoire couvert par le Coup d’œil, seulement deux possèdent des gicleurs et une en possède partiellement.  Bien que toutes ces résidences respectent la loi actuelle, le gouvernement jongle avec l’idée d’imposer l’installation des gicleurs dans ce type d’établissement à la suite des événements tragiques survenus à la l’Isle-Verte le 22 janvier.

Selon le Registre des résidences privées pour aînés du gouvernement, les trois quarts des établissements de notre territoire ne sont pas équipés  de gicleurs.  Parmi les neuf résidences qui n’en possèdent pas, quatre comptent moins de 10 résidents et les cinq autres en comptent moins de 25.

Le Registre révèle aussi que les 12 résidences sont munies d’un détecteur de fumée et d’avertisseur de fumée dans chacune des chambres.  Enfin, deux d’entre elles ne possèdent pas d’alarme d’incendie.

Service de sécurité incendie

Tous les ans, les pompiers procèdent à une inspection de toutes les résidences privées pour personnes âgées et des exercices d’évacuation sont aussi effectués.  «On fait des inspections et s’il y a des anomalies, on remet un rapport au propriétaire exploitant, qui doit apporter des correctifs, explique Pascal Weidemann, technicien en prévention d’incendies de la MRC des Jardins-de-Napierville.  Notre service fait un suivi rigoureux par rapport aux normes.»

Bien que les résidences respectent toutes les normes, la présence de gicleurs est utile pour lutter contre les incendies.  «Un gicleur, par définition, c’est un des moyens les plus adaptés et les plus efficaces pour confiner un feu naissant, soutient M. Weidemann.  Des gicleurs peuvent pratiquement éteindre un feu.»

Résidence privée

Manon Brassard est l’exploitante de la résidence Le Voilier Blanc, située à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix. Son établissement, qui compte deux étages et neuf chambres, ne possède pas de gicleurs.  «Je n’ai pas de gicleurs, mais j’ai un système d’alarme dans chaque chambre, qui est relié à ADT, explique-t-elle.  Quand ça sonne, ADT nous appelle pour savoir si nous avons besoin des pompiers.

La résidence possède son plan d’évacuation et des exercices d’incendie sont effectués deux fois par année.  «Plusieurs résidents ont peur du feu, explique Mme Brassard.  Je ne sais pas comment ils réagiraient si c’était vrai.»

Pour contourner ce problème, chacun d’eux est évalué à savoir s’ils sont capables de lire le plan d’évacuation, par exemple, et on leur attribue un code vert, jaune ou rouge.  «De cette façon, les pompiers savent que madame X, dans telle chambre, a besoin de l’aide des pompiers pour sortir.»

Si la loi devait changer et qu’on lui imposait l’installation de gicleurs, Mme Brassard soutient qu’elle n’aurait pas les moyens de le faire.  «On ne fait pas des fortunes.  Il y a deux résidences qui ont fermé leurs portes à St-Jean parce que la Ville leur imposait d’installer des gicleurs pour obtenir leur permis.»  Elle craint que si une telle mesure devait s’appliquait, les prix augmenteraient de telle sorte que de nombreuses personnes âgées ne seraient plus en mesure de payer.