Club de tir à Hemmingford: la Roue du Roy vendue au Club de tir l’Acadie

ACTUALITÉ – Le Club de tir l’Acadie, de Saint-Jean-sur-Richelieu, a fait l’acquisition du club de tir La Roue du Roy, à Hemmingford, au début du mois de juillet. Des citoyens qui résident à proximité craignent une hausse de la fréquentation du site et par le fait même, du bruit occasionné par les tirs.  

C’est le cas de Benoît Cyr, qui habite à quelques centaines de mètres de la Roue du Roy, depuis neuf ans. Il craint une hausse importante de l’achalandage à Hemmingford, du fait que le Club de tir l’Acadie compte environ 2000 membres. Selon lui, cela aura aussi pour effet de dévaluer sa maison.

«L’ancien propriétaire de la Roue du Roy, Gabriel Gagnon, avait 200 membres. Il n’y avait pas beaucoup de tirs à ce moment-là, explique M. Cyr. On voit déjà la différence. Cet été, ça tirait, c’était le Vietnam. Un dimanche, ils étaient supposés fermer à 17 h, mais à 17 h 40, ça tirait encore. J’ai été obligé de téléphoner. Ils m’ont dit qu’ils essayaient des machines.»

En vertu d’une entente avec la Ville de Saint-Jean-sur-Richelieu, le Club de tir l’Acadie doit cesser ses activités extérieures de tir au pigeon d’argile au cours de l’été 2020, en raison du bruit occasionné par la pratique de ce loisir.

«On va hériter des problèmes de l’Acadie, déplore M. Cyr. Ici, on a le Circuit du paysan, des vignobles, la ferme des Quatre-Temps, il y a l’agriculture. Tout est paisible et là, le Club de tir l’Acadie s’en vient ici et les gens ne sont pas au courant.»

M. Cyr demande à être entendu de la part du nouveau propriétaire de la Roue du Roy. «On veut une rencontre pour discuter de notre situation, dit-il. On l’a fait avec l’ancien propriétaire. Il nous avait reçus très cordialement et il nous avait fait visiter.»

Droit acquis

M. Cyr reconnait qu’on pratique cette activité à cet endroit depuis de nombreuses années, mais selon lui, cet argument n’est pas suffisant pour déranger la quiétude relative des lieux.

«Un droit acquis, ce n’est pas le droit de ne pas respecter le règlement sur la nuisance publique, adopté en 2015 par le conseil du canton de Hemmingford, plaide M. Cyr. Ça nous rentre dans le corps. Ça nous donne un choc électrique.»

Le directeur du club de tir, Robert Trahan, est d’avis contraire, considérant que l’on pratique le tir à cet endroit depuis 1960.

«À l’Acadie, environ 1000 habitations ont été bâties à proximité au courant des années 1980 à 2000, explique M. Trahan. À Hemmingford, ce n’est pas ça. Il n’y a que trois ou quatre habitations proches et elles sont à 300 ou 400 mètres. C’est un grand terrain boisé qui fait 260 acres.»

Selon M. Trahan, la personne a fait le choix d’acheter sa résidence en toute connaissance de cause. «Si tu ne veux pas de bruit, tu n’achètes pas une maison à côté d’un terrain où on pratique le tir, pense-t-il. Il peut me racheter, je vais lui revendre et il le fermera.»

C’est une perte de jouissance totale de notre qualité de vie.

Benoît Cyr, résident de Hemmingford

Atténuation

M. Trahan dit prendre tous les moyens pour atténuer le bruit et précise que les tireurs ne tirent pas en direction des résidences.

À ce jour, la Roue du Roy compte une centaine de membres et M. Trahan assure que ce ne sont pas tous les membres du Club de tir l’Acadie qui vont fréquenter le club de Hemmingford, les deux sites étant éloignés l’un de l’autre. Les membres de l’Acadie bénéficient d’un rabais de 100 $ s’ils veulent être membres à Hemmingford. Il rappelle aussi qu’environ 50 % des membres sont des Américains.

«Si je me rendais au maximum de membres qu’il y a déjà eu à Hemmingford, qui est de 350, je serais très heureux, mais je ne pense pas me rendre là», dit-il.

Le propriétaire des deux clubs de tir, Luc Ouimet, est aussi le propriétaire de la Carrière Bernier, à Saint-Jean-sur-Richelieu. Son objectif en achetant le club à Hemmingford était de diversifier son offre. La Roue du Roy dispose d’un parcours qui simule la chasse, alors que le club de l’Acadie est davantage axé sur le tir.

«Ce n’est pas notre activité principale, mais on croit au tir, ajoute M. Trahan. On veut rendre ce sport disponible pour l’ensemble de la population. On pense que c’est un beau sport et on aime que ce soit fait de manière sécuritaire.»