Compo-Haut-Richelieu: le projet d’usine de compostage se fait attendre

ENVIRONNEMENT – La société Compo-Haut-Richelieu est toujours dans l’attente du certificat d’autorisation du ministère de l’Environnement pour lancer la construction de son usine de compostage de déchets organiques. Une fois le projet autorisé, il faudra environ un an avant la mise en exploitation.

La Politique québécoise de gestion des matières résiduelles prévoit réduire à 700 kilos par habitant la quantité de résidus éliminés dans les sites d’enfouissement. Le moyen d’y parvenir est de récupérer les résidus organiques domestiques. Dans leur plan de gestion des matières résiduelles, les MRC doivent déterminer le moyen de traiter ce type de résidus.

Pour leur venir en aide, Québec leur offre de l’aide pour deux méthodes, soit la biométhanisation ou le compostage. Au début de 2015, la MRC du Haut-Richelieu a opté pour le compostage, un procédé éprouvé et substantiellement moins coûteux que la biométhanisation.

Rapidement, elle a choisi la technologie de la compagnie Lafleche Environmental, de Moose Creek, en Ontario.

Demande

Le gouvernement impose des échéances pour le dépôt des projets et la mise en exploitation des installations. Les avant-projets devaient être déposés au plus tard le 30 septembre dernier et les projets, le 31 décembre, selon le site Internet du ministère de l’Environnement. Les installations doivent être en marche avant le 31 décembre 2022.

Avant de déposer son projet, Compo-Haut-Richelieu devait obtenir l’autorisation de la Commission de protection du territoire agricole (CPTAQ) pour utiliser une parcelle de l’ancien Centre d’enfouissement St-Athanase. La CPTAQ a donné son accord en juin 2016.

Compo-Haut-Richelieu a déposé sa demande de certificat d’autorisation à la fin de mai 2018. Il aura fallu six mois avant d’avoir un retour, déplore la présidente de la société et mairesse de Mont-Saint-Grégoire, Suzanne Boulais.

Impatience

Mme Boulais ne cache pas son impatience. Elle fait valoir que le projet répond à une politique gouvernementale et qu’il y a des échéances à rencontrer. Il a fallu faire pression, ajoute-t-elle, pour obtenir finalement un retour. Au début de décembre, Compo-Haut-Richelieu a reçu une série de questions auxquelles elle doit répondre. L’une d’elles porte sur une étude hydrologique, une démarche qui ne peut se faire l’hiver.

La présidente met aussi en évidence que le ministère de l’Environnement a déjà délivré un certificat d’autorisation à la Ville de Saint-Jean pour un projet de plateforme de compostage au même endroit. Il s’agissait d’une plateforme à aire ouverte pour traiter des boues d’épuration.

Ce projet qui devait être expérimental ne s’est jamais réalisé, rappelle Benoît Fortin, directeur du Service des infrastructures et de la gestion des eaux de la Ville de Saint-Jean. Il devait avoir une durée limitée de deux ans, soit de 2010 à 2012. Dans sa demande de certificat d’autorisation, la Ville n’avait pas eu à fournir d’étude hydrologique, précise-t-il.

Plans et devis

Les plans et devis de la future usine de compostage sont en bonne partie réalisés, note Mme Boulais. Il restera à les finaliser à la réception du certificat d’autorisation. Il se peut que celui-ci comporte des conditions ou des exigences entraînant des changements dans les plans. Par la suite, il faudra lancer l’appel d’offres pour la réalisation des travaux qui devraient durer une année. Au mieux, l’usine pourrait entrer en activité en 2020.

Le coût du projet devrait se situer entre 15 M$ et 20 M$, dont une partie est admissible à une subvention pouvant représenter jusqu’à 50 % des coûts. L’aide gouvernementale couvre aussi le tiers du coût des bacs bruns.