Décès d’un policier de la GRC: le gendarme Richer Dubuc ne portait pas sa ceinture

FAITS DIVERS – Le gendarme Richer Dubuc, de la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a perdu la vie lorsque son véhicule a percuté un tracteur, le 6 mars, sur la route 202, à Saint-Bernard-de-Lacolle. La coroner Dre Krystyna Pecko, vient tout juste de publier son rapport établissant les causes de l’accident et du décès de M. Dubuc.

La faible visibilité du tracteur, la vitesse élevée à laquelle circulait M. Dubuc et le fait qu’il ne portait pas sa ceinture, sont les facteurs retenus par la coroner pour expliquer ce décès d’origine accidentelle.

Dubuc a commencé son quart de travail à 17 h, le 6 mars. Il a quitté les bureaux de la GRC à Saint-Jean-sur-Richelieu vers 17 h 34 pour porter assistance à un collègue dans le secteur du chemin Roxham, à Saint-Bernard-de-Lacolle. Il a emprunté l’autoroute 15 Sud, puis la route 202 Ouest, au volant de son véhicule utilitaire sport (VUS).

Vers 18 h 15, un tracteur circulait à basse vitesse sur la route 202, en direction ouest. M. Dubuc s’est approché du tracteur avant de l’emboutir par l’arrière. Le conducteur du tracteur a été éjecté vers l’arrière, avant de tomber sur le VUS, puis au sol. Le VUS s’est immobilisé 39 mètres plus loin, contre un arbre.

À l’arrivée des secours, M. Dubuc est incarcéré dans son véhicule. Il est inconscient, mais il respire toujours. Il est transporté à l’hôpital où son décès sera constaté à 19 h 44.

Quant au conducteur du tracteur, il est lui aussi conduit à l’hôpital pour soigner des blessures jugées modérées.

Causes de l’accident

Une autopsie pratiquée le 7 mars a révélé que M. Dubuc était atteint d’une maladie coronarienne qui aurait pu causer un malaise cardiaque subit. Les antécédents médicaux de M. Dubuc révèlent qu’il souffre d’apnée du sommeil.

Les analyses ont démontré que M. Dubuc n’utilisait pas son cellulaire au moment de l’accident. On n’a retrouvé aucune trace d’alcool, de médicaments ou de drogues dans son sang.

La coroner rapporte que le VUS circulait à environ 112 km/h au moment de l’impact avec le tracteur et on ne retrouve aucune trace de freinage au sol.

Même si le tracteur est peu visible sur la route, on s’attend à ce qu’un conducteur approchant de l’arrière appuiera au moins au dernier moment sur les freins ou donnera un coup de volant en tentant d’éviter la collision, ce qui ne semble pas s’être produit ici.

Extrait du rapport de la coroner Krystyna Pecko

En ce qui concerne le tracteur, il roulait à une vitesse de 30 km/h ou moins. L’inspection révèle qu’il était en bonne condition, mais que son système d’éclairage était minimal, bien que réglementaire. Ses phares et ses feux de positionnement étaient partiellement fonctionnels et son gyrophare central était non fonctionnel.

«Selon le contrôleur de la Société de l’assurance automobile du Québec présent sur le lieu de l’inspection, le tracteur répond aux exigences du Code de la sécurité routière, étant jugé suffisamment visible avec ses feux fonctionnels restants», peut-on lire dans le rapport de la coroner.

Malgré ceci, elle relève le fait que l’absence d’éclairage environnant sur la route 202 et le système d’éclairage minimal du tracteur ont contribué à réduire la visibilité de ce dernier.

La coroner en déduit qu’il est possible que M. Dubuc ait eu une distraction l’empêchant de voir le tracteur ou qu’il ait éprouvé un malaise en lien avec sa maladie coronarienne ou encore un épisode de somnolence associé à son apnée du sommeil.

L’inspection du tracteur a révélé qu’il était en bonne condition, mais que son système d’éclairage était minimal, bien que réglementaire.

Causes du décès

La coroner a établi que M. Dubuc est décédé d’un traumatisme thoracique sévère.

Son rapport révèle qu’il ne portait pas sa ceinture de sécurité au moment de l’impact. Lorsque les coussins gonflables se sont déployés, M. Dubuc a été projeté dans l’habitacle, ce qui a causé le traumatisme sévère.

Il a aussi subi un deuxième impact, moins violent que le premier, lorsque son VUS entre en collision avec un arbre. Les coussins de sécurité étant dégonflés après la collision avec le tracteur, ils n’ont eu aucun effet protecteur lors de l’impact avec l’arbre.

«La cause de ce traumatisme est l’effet combiné de la vitesse du véhicule au moment de la collision et du fait que M. Dubuc ne porte pas sa ceinture de sécurité», précise Dre Pecko.