Des candidats défendent leurs idées lors d’un débat

Élections. Quatre candidats aux élections provinciales, dans le comté de Huntingdon, ont participé à un débat électoral, le 20 septembre, à Saint-Chrysostome. À tour de rôle, ils ont répondu à sept questions portant sur autant de thème, soit la pénurie de main-d’oeuvre, le logement, la culture, l’agriculture, l’environnement, l’éducation et la santé.

François Gagnon, du Parti conservateur du -Québec (PCQ), Carole Mallette, de la Coalition Avenir Québec (CAQ), Emmanuelle Perras, de Québec solidaire (QS) et Jean-Claude Poissant, du Parti libéral du Québec (PLQ), se sont prêtés au jeu. Des candidats d’autres partis ont été invités, mais ils n’ont pas pu participer, précisent les organisateurs.

Pénurie de main-d’œuvre

Mme Mallette a lancé le débat en affirmant que la CAQ était le parti de l’économie et des régions. « Au cours des quatre dernières années, 10 000 foyers ont été branchés à Internet dans le comté, dit-elle. D’ici 2026, nous allons investir 3 G$ pour étendre le réseau cellulaire. » Son parti propose de régionaliser l’immigration et de mieux arrimer le système d’éducation aux besoins du marché du travail.

De son côté, le candidat conservateur propose d’orienter les immigrants vers les régions, en fonction des compétences recherchées dans chaque localité. « On propose d’aller chercher les pleins pouvoirs en immigration au fédéral », dit M. Gagnon.

M. Poissant a rappelé que les libéraux veulent mettre en place une charte des régions pour assurer une équité entre elles et une décentralisation des mesures. « Fini, le mur-à-mur, a lancé le candidat libéral. On veut aussi rapatrier le droit de gestion de la main-d’œuvre étrangère qui travaille dans le secteur agricole et celui de la transformation. »

La candidate solidaire veut mieux intégrer les immigrants au marché du travail en reconnaissant leurs acquis. Son parti veut développer l’économie de proximité. « Nous voulons remplacer 40 % des achats faits par les ministères par des achats locaux, d’ici quatre ans », précise -Mme Perras.

Logement social

Les conservateurs s’engagent à offrir des allocations aux personnes pour les aider à payer leur loyer, plutôt que de construire des logements sociaux. « -On propose de cesser de financer le béton. Nous n’avons pas besoin de nous enfarger dans des projets de construction », plaide M. Gagnon.

Le PLQ offre des baisses d’impôt aux deux premiers paliers d’imposition, de geler les tarifs d’Hydro-Québec et de ne plus imposer la TVQ sur ces tarifs. « On veut aussi financer des logements sociaux pour les dix prochaines années », ajoute M. Poissant.

« Il faut acquérir, maintenir et protéger de la spéculation les logements existants », pense Mme Perras. QS propose aussi de livrer 50 000 logements sociaux.

« Nous allons investir 1,8 G$ dans un prochain mandat pour la construction de 12 000 logements sociaux et abordables, indique la candidate de la CAQ. Si je suis élue, je vais mettre mon expertise au service des demandes de subventions. »

Culture

La -Montérégie arrive au dernier rang au -Québec avec un investissement en culture de 24 $ par habitant, contre 203 $ en moyenne pour la province. M. Poissant soutient que son parti doublerait le crédit d’impôt remboursable pour les inscriptions à des activités physiques, culturelles et récréatives et qu’il serait élargi à tous les frais connexes, comme l’achat d’équipement, jusqu’à un maximum de 1000 $ par enfant.

QS propose d’offrir des -coupons-culture de 200 $ aux nouveaux arrivants et des cartes de sorties culturelles aux élèves du primaire et du secondaire. QS veut réglementer le prix du livre, décentraliser la culture vers les régions et soutenir les médias locaux.

La -CAQ entend investir pour protéger le patrimoine religieux. Ce parti s’engage aussi à fournir un budget annuel de 300 $ par enseignant du préscolaire et du primaire, pour l’achat de livres québécois.

Pour les conservateurs, la culture ne se résume pas à la bibliothèque municipale. Le parti propose la création de maisons de la culture, de manière à protéger le patrimoine rural.

Agriculture

« -Les terres, c’est l’identité de ce qu’on est dans -Huntingdon », pense -Mme -Perras, qui propose de bloquer l’étalement urbain en revoyant le pacte fiscal avec les municipalités, tout en empêchant les fonds d’investissement d’acheter ces terres.

« -La -CAQ s’engage à mettre 175 M$ pour aider les entreprises à se robotiser et à augmenter leur production, dit -Mme -Mallette. Nous allons aussi investir 50 M$ en agriculture durable, pour l’adoption de bonnes pratiques agroenvironnementales. »

M. Gagnon propose aussi de mieux répartir le fardeau fiscal entre les propriétaires terriens et les agriculteurs en adoptant un taux de taxe agricole varié.

M. Poissant propose de permettre à des propriétaires de construire des bâtiments sur des terres en zone verte qui ne sont pas cultivables, tout en protégeant les terres agricoles.

Environnement

« -On lance le plus important appel d’offres en énergie éolienne, soutient -Mme -Mallette. Nous mettons en place un -Fonds bleu, pour une gestion efficace de l’eau. Les problèmes de pénurie d’eau pourront être financés par une hausse des redevances pour les industries qui utilisent de l’eau. » -La -CAQ s’engage aussi à interdire l’exploitation pétrolière et gazière.

« -Le -Parti conservateur n’est pas contre l’environnement, mais la capacité de payer des gens a atteint sa limite, pense M. Gagnon. L’humain continue d’exister. Il faut s’occuper de l’être humain en même temps que l’environnement. »

Le -PLQ propose de réduire de 45 % l’émission de gaz à effet de serre sous le niveau de 1990, d’ici 2030 en développant la filière de l’hydrogène vert. Le parti renonce aussi à l’exploitation du pétrole et du gaz.

« -Notre survie est intimement liée à la survie des autres espèces », rappelle la candidate de -QS. Le parti s’engage à protéger 30 % du territoire d’ici 2030, afin de protéger la biodiversité.

Éducation

Pour favoriser le taux de diplomation, les conservateurs proposent de ne plus obliger les enfants à fréquenter leur école de quartier, mais plutôt de laisser le choix de l’école aux parents. « -Il faut ouvrir les valves pour favoriser la concurrence entre les écoles », soutient M. Gagnon.

« -François -Legault a mis son siège en jeu avec la maternelle quatre ans et aujourd’hui, elle n’est toujours pas disponible pour tous et elle coûte six fois plus cher que prévu, affirme le candidat libéral. L’éducation, nous en faisons notre priorité. »

De son côté, -QS propose la fin du financement public des écoles privées. « -Nous voulons aussi donner accès aux programmes particuliers à tous les enfants du -Québec », dit -Mme -Perras.

La -CAQ entend améliorer la formation des enseignants et leur recrutement. « -On a mis 2 G$ supplémentaires pour rénover des écoles vieillissantes et on n’oubliera pas les cours d’école, insiste -Mme -Mallette. On continue aussi à développer les maternelles quatre ans. »

Santé

« -Ce sont 1,2 million de personnes qui sont en attente pour avoir un médecin, soutient M. Poissant. Il doit y avoir une réelle prise en charge de leur santé à long terme, pas seulement au moyen du sans -rendez-vous. » -Son parti s’engage aussi à poursuivre le débat sur l’élargissement de l’aide médicale à mourir au niveau des directives anticipées.

QS s’engage à appliquer un principe d’équité territoriale en santé. Le parti propose d’ouvrir les -CLSC 24 heures par jour et de bonifier le service d’-Info-Santé -8-1-1.

Mme -Mallette rappelle que la -CAQ veut former 660 médecins, investir 2 G$ dans les soins à domicile et bonifier le crédit d’impôt aux proches aidants et mettre fin au travail supplémentaire obligatoire du personnel de la santé.

Enfin, le candidat conservateur propose d’accorder une plus grande place au privé en santé. « -Il faut favoriser la concurrence entre les hôpitaux, dit M. Gagnon. Les gens magasineront. La carte d’-assurance-maladie va être disponible pour tout le monde. »

Visionner le débat

Il est possible de revoir ce débat électoral en se rendant sur le site -Internet suivant : www.cdchsl.org/-debat-electoral/.