Des élèves luttent contre la violence et intimidation à l’école

Les élèves de 5e et de 6e année des écoles primaires Sainte-Clotilde, à Sainte-Clotilde, Saint-Romain à Hemmingford et Clotilde-Raymond, à Saint-Rémi, participent au programme «UNITÉ sans violence:Exprimez-vous!», offert par la Sûreté du Québec (SQ).  Ce programme vise à inciter les élèves à s’engager à ne pas accepter la violence et à s’exprimer adéquatement.

Les élèves ont enfilé un chandail sur lequel ils devaient inscrire, sous forme de contrat, la forme de violence qu’ils s’engagent à contrer.  La SQ a acheté les droits de ce programme afin de l’implanter sur son territoire.  Au total, ce sont 18 écoles de la Montérégie qui y participent.

L’origine du programme

Le programme «UNITÉ sans violence:Exprimez-vous!» a été conçu par un étudiant en techniques policières du Cégep de Sherbrooke en 2006.  Ayant lui-même été victime d’intimidation au primaire et au secondaire, Jean-François Bolduc a mis sur pied ce programme afin d’aider les jeunes à s’exprimer, pour ne pas que les gestes de violence restent sous silence.  «Ce n’est pas tout le monde qui a le courage de dénoncer, explique Nancy Claire, agente de la SQ.  L’ami de l’intimidateur, c’est le silence.»

Le Service de police de la Ville de Montréal a implanté ce programme en 2008 et depuis, plusieurs corps de police municipaux l’ont aussi mis en place sur leur territoire.  Une évaluation des effets du projet, effectuée en 2009-2010, par l’École de criminologie de l’Université de Montréal a révélé une hausse marquée des dénonciations d’actes de violence et une diminution considérable de la violence physique à l’école.

En juin 2012, le gouvernement du Québec a adopté la Loi 56, qui vise à prévenir et à combattre l’intimidation et la violence à l’école.  «Avec la Loi 56, on devait s’impliquer, indique l’agente Claire.  Ce programme correspond à notre mandat.»

L’union fait la force

Chaque semaine, des élèves de l’UNITÉ sans violence vont enfiler leur chandail afin d’agir à titre d’ambassadeurs et pour inciter les autres élèves à s’affirmer lorsqu’ils font face à de la violence.  Ils pourront aussi remettre des billets de récompense aux élèves qui ont des comportements pacifiques.  Ces billets serviront de bon de participation pour des tirages de prix tous les mois. 

Le concept de «l’unité» permet à l’ensemble des élèves d’une classe d’entreprendre une démarche commune de non-violence et il favorise le sentiment d’appartenance au groupe.  «Avec la Loi 56, on a demandé aux établissements de se doter d’un plan de lutte, explique Chantal Deslauriers, directrice des écoles Ste-Clotilde et St-Romain.  Ça me préoccupe et les meilleures personnes pour intervenir, ce sont les élèves.  C’est un privilège d’avoir été choisis, c’est une fierté pour nous, mais c’est toute une responsabilité.»

Contrat

Annabel et Miguel, deux élèves de 5e année de l’école St-Romain nous ont confié qu’ils avaient été témoins de gestes de violence et d’intimidation à leur école.  «C’est rare.  Il y en avait, mais ça diminue, explique Miguel.  Quand on était en 2e  année, il y a eu une grosse bataille et ç’a continué en 3e  année.»  «Des fois, il y a du rejet.  Les gens ne s’aiment pas.  Ça fait deux clans et ils entrent en chicane, souligne Annabel.  Des gens sont différents et il y a du rejet.  Ils n’ont pas la même couleur de peau ou ils ne se lavent pas.»

Les élèves se sont donc engagés, sur leur contrat, à ne pas accepter les batailles, le rejet, les insultes et les rumeurs et encore bien d’autres formes de violence et d’intimidation.  Ils se sont également fait remettre une affichette de porte, de façon à rappeler à l’enfant que son engagement à ne pas tolérer et exprimer la violence doit se poursuivre en dehors des murs de l’école. «On s’attend à ce que vous véhiculiez ce message à l’extérieur de l’école, expliquait Mme Deslauriers à la trentaine d’élèves réunis dans le gymnase de l’école St-Romain.  On est en train de vous former à être des citoyens accomplis.»