Des glissières que le maire n’a jamais demandées!

Infrastructure – De longues glissières métalliques récemment installées par le ministère des Transports du Québec (MTQ) provoquent l’ire des citoyens qui résident entre le 1060 et le 1069, route 223, à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix. Contrairement à ce qu’affirme le MTQ, la municipalité n’en a jamais fait la demande et réclame qu’elles soient enlevées.

Je trouve ça ridicule!», s’exclame Claire Langevin, qui habite sur la 223. Elle est l’une des citoyennes chez qui le Ministère a installé une glissière, tout le long de son terrain, sur l’emprise lui appartenant. «Ç’a l’air fou. Ça défait tout mon devant. Ça va dévaluer ma maison», se désole-t-elle. Mme Langevin réclame du MTQ qu’il enlève cette structure qui a été installée le 16 septembre, sans qu’elle ait été consultée ni même avertie. «Ça fait 50 ans que j’habite à Saint-Paul et il n’y a jamais eu d’accident», confie-t-elle.

Au MTQ, on nous répond que cette structure a été installée à la demande de la municipalité. «Nous avons fait l’analyse des besoins l’hiver dernier», explique Marie-Michelle Pilon, conseillère en communication au MTQ.

Ponceau

La raison alléguée pour expliquer l’installation de cette glissière est la présence d’un ponceau qui traverse la 223 et la présence d’un cours d’eau. «La glissière sert à protéger tous les usagers de la route, soutient Mme Pilon. S’il y avait une perte de contrôle, une voiture pourrait finir sa course dans le cours d’eau.»

La porte-parole explique que la glissière doit être installée en amont et en aval du ponceau, sur une certaine distance. «La longueur de la glissière dépend de plusieurs facteurs, dit-elle. Elle est prescrite au cas où une personne ferait des tonneaux et se renverse sur le toit. Il y a un risque de noyade, même si l’eau est peu profonde.»

Municipalité

Le maire de la municipalité, Claude Leroux, est catégorique. Aucune demande ni écrite ni verbale n’a été faite par la municipalité au MTQ pour l’installation de cette glissière. Il reconnait avoir rencontré un représentant du Ministère au mois de décembre 2013 et de lui avoir fait part de ses doléances. Cependant, aucune de ses demandes ne concernait l’installation d’une glissière à cet endroit, insiste-t-il.

«Toutes les demandes ont été faites par écrit, par résolution et presque toutes ont été refusées», soutient M. Leroux. Il fait notamment référence à l’installation d’un panneau d’arrêt près de l’école, ou encore à la demande de réduire la vitesse permise sur la route 223.

M. Leroux ne comprend pas la logique derrière cette décision du MTQ. La route est droite et il n’y a jamais eu d’accident à cet endroit. «Il y a des endroits beaucoup plus creux, observe-t-il. Sur la 2e Ligne, il y a un fossé d’environ 12 pieds de profond et il n’y a pas de glissière à cet endroit.»

Une résolution a été votée par les élus lors de l’assemblée du conseil du 7 octobre, demandant que cette glissière soit retirée. Elle sera acheminée au MTQ.