Élections fédérales: la position des candidats sur la gestion de l’offre

Agriculture – Les candidats en lice dans la circonscription fédérale Châteauguay-Lacolle ont fait valoir leur position sur les négociations dans le cadre du Partenariat transpacifique qui peuvent avoir un impact sur la gestion de l’offre, système stabilisant l’offre et la demande en milieu agricole. Les producteurs du territoire redoutent que leur économie locale soit touchée si l’importation de produits étrangers augmente.

par Valérie Gagnon

TC Media a interpellé quatre partis avec la question suivante: «Quelles actions prévoyez-vous instaurer pour assurer aux producteurs agricoles (lait, volaille, œufs) qu’ils ne seront pas pénalisés?»

Brenda Shanahan, candidate libérale

«On appuie la gestion de l’offre pour les produits laitiers, œufs, volaille. Ceci était un engagement écrit que Justin Trudeau a fait à la mi-août adressée à M. Couillard. Je le cite: «Si on prend le pouvoir, on s’engage à protéger la gestion de l’offre dans le cadre des négociations de libre-échange.»

Ce qu’on déplore ce sont les actions du gouvernement actuel qui tient les négociations en obscurité, sans consulter tous les partis concernés. Ça fait depuis novembre passé que je rencontre les membres de l’UPA avec mon collègue, le candidat à La Prairie, Jean-Claude Poissant, lui-même cultivateur depuis 40 ans. […] J’ai appris qu’il y a plusieurs inquiétudes, il y a un manque de réciprocité avec les normes de la nourriture. Ça me touche beaucoup comme consommatrice et citoyenne ordinaire, tout ce qui touche notre sécurité alimentaire peut être affecté par ces négociations si on ne consulte pas les partis qui ont quelque chose à dire.»

Sophie Stanké, candidate Bloc Québécois

«[…] le Bloc est en faveur de l’accord de libre-échange avec l’Union européenne, mais pas au prix de notre production fromagère et laitière, et nous n’appuierons son entrée en vigueur qu’à la condition qu’un programme d’aide satisfaisant soit mis en place.

Je m’engage à défendre bec et ongles le système de gestion de l’offre, essentiel pour le succès et la vitalité des agriculteurs de la circonscription de Châteauguay-Lacolle […] C’est d’ailleurs grâce au Bloc Québécois que le système fut défendu à la Chambre des Communes par le passé. Le NPD et Chicoine ne se sont pas tenus debout à la Chambre des communes pour obliger le négociateur du Canada à ne pas mettre à mal le système de gestion de l’offre, ce que le Bloc Québécois avait fait avant l’élection de 2011 pour l’accord Canada-Europe. Nous ne pouvons pas non plus nous fier sur les Libéraux ni sur les Conservateurs, laissant l’économie du Québec vulnérable !»

Sylvain Chicoine, candidat NPD

«Durant le débat économique, nous avons entendu Stephen Harper dire que le secteur de l’automobile n’allait pas «nécessairement tout aimer» ce que lui réserve le PTP. S’il connaît déjà les détails pour ce secteur, les producteurs agricoles de la région ont le droit de connaître ce que cet accord leur réserve aussi. Un gouvernement NPD s’engage à protéger la gestion de l’offre pour nos producteurs agricoles, qui souffrent déjà de l’approche laissez-faire des conservateurs de Stephen Harper. Il est inacceptable que les conservateurs restent muets devant les inquiétudes de nos producteurs agricoles. Étant donné que les conservateurs se sont joints tardivement aux négociations de cet accord, le Canada se retrouve dans une position désavantagée vis-à-vis les États-Unis. Ils gardent une fois de plus les Canadiens dans le noir concernant les détails. »

Philippe Saint-Pierre, candidat Conservateur

«Notre position est claire, notre gouvernement conservateur continuera à faire valoir les intérêts commerciaux canadiens pour tous les secteurs de notre économie, y compris en ce qui concerne la gestion de l’offre. De plus, les trois piliers de notre système domestique de gestion de l’offre demeureront intacts : le contrôle de la production, des importations et des prix. Il est à noter que cet aspect ne nous a jamais empêchés de conclure d’autres accords de libre-échange, comme le libre-échange avec l’Europe et celui de la Corée du Sud. Comme toujours, nous signerons un accord commercial que s’il est nettement avantageux pour les entreprises, les travailleurs et les familles du Canada.»