Le cycle de la violence amoureuse expliqué aux ados

Jusqu’au 13 février, près de 1500 élèves de quatrième secondaire de la Commission scolaire des Grandes-Seigneuries s’immisceront, le temps d’un parcours multimédia et interactif, dans les «Couloirs de la violence amoureuse».

L’outil de prévention, installé à l’Exporail de Saint-Constant, s’étale tel un labyrinthe. À l’intérieur, un intervenant guide les participants alors que l’on assiste au cycle de la violence que vit un couple fictif, par le biais de vidéos, de lettres, de messages textes ou même de mises en situation.

Après l’étape «tout nouveau tout beau» de la conquête vient celle du blâme.  «On dirait que je t’aime plus que tu m’aimes» adresse le copain à sa blonde, dans un message sur un répondeur où paraissent des traces de jalousie et de contrôle. Suivront ensuite les étapes de la première crise, de la reconquête, de la répétition du blâme, de la deuxième crise… dans un cycle qui ne fait que croitre en intensité.

L’expérience permet de constater l’état d’esprit dans lequel se trouvent à la fois la fille (dans ce cas la victime) et le garçon (85% des victimes de violence conjugale sont des femmes). « Le miroir flou démontre une conséquence de la violence. La jeune fille doute d’elle-même. Sa confiance, son estime de soi sont ébranlées », explique l’intervenante Gabrielle Juneau aux quatre participants. Les élèves seront questionnés tout au long du parcours sur ce qu’ils voient et entendent. Des outils leur sont également donnés afin de sortir d’une telle relation.

@ST:Ce qu’en pense le public cible

@R:«C’est plus grave qu’on pense, explique Claudia, une élève de l’école secondaire Louis-Cyr, à Napierville, qui a parcouru les Couloirs de la violence amoureuse.  Je n’aurais pas eu tendance à appeler la police.  Je me serais plus refermée sur moi-même.» 

«Je n’en parlerais pas, confie Noémie, j’aurais peur d’assumer que j’ai vécu ça.  J’aurais peur que les gens ne me croient pas ou qu’ils pensent que j’exagère.»  

«On a appris le cycle de la violence et les conséquences», explique Laurent, en faisant référence au segment de la procédure judiciaire, où l’un des élèves est appelé à prendre la place de l’agresseur, dans le box des accusés.

Marie-Josée Lamarre, du Centre de santé et des services sociaux Jardins-Roussillon, participait également à l’activité à titre d’intervenante.  «Ça allume des lumières.  Ce sont des choses que tu apprends et que tu intériorises.  Plus tard, tu vas être plus alerte pour reconnaître la violence amoureuse.»

(Avec la collaboration de Marc-André Couillard)