Le Festival country de Saint-Rémi tourne au fiasco

Grogne – La deuxième édition du Festival familial country organisé par le promoteur André Turcot, devait se tenir du 18 au 21 juin. Faute de participation, M. Turcot a subitement mis fin à l’événement le 19 juin, vers 17 heures, laissant en plan les nombreux commanditaires, sans compter plusieurs employés qui n’ont toujours pas été payés.

Émilie Monette fait partie des gens qui se plaignent d’avoir été floués. Elle a été embauchée par M. Turcot pour former une équipe qui devait assurer la sécurité pendant le festival qui se tenait à la Cabane à sucre Dinelle. Elle devait recruter des employés et leur donner une formation.

Elle a recruté une douzaine de personnes qui ont travaillé jeudi et vendredi, jusqu’à ce que M. Turcot décide de mettre fin à l’événement, en raison du peu de billets vendus. «Les gens m’appellent et veulent leur argent, dit Mme Monette. Il y en a que j’ai payés de ma poche parce que je me sentais mal.» Elle a avancé 300$ de son propre argent pour payer partiellement trois personnes qu’elle avait recrutées.

Mme Monette s’était entendue avec le promoteur qui devait lui verser la somme de 5500$ pour la location d’un système de communication et les salaires des agents de sécurité, incluant ses heures de travail. «J’ai travaillé un bon 40 heures, confie-t-elle. Il ne m’a versé que 290$, pour la location des walkies-talkies.» Mme Monette estime que M. Turcot lui doit environ 2000$ pour couvrir ses heures de travail ainsi que celles des 11 personnes qui ont assuré la sécurité du site les 18 et 19 juin.

Le propriétaire de la Cabane à sucre Dinelle, Yvan Poissant, doit lui aussi essuyer des pertes. «Je perds de l’achalandage. Je devais vendre de la nourriture et des breuvages et je dois payer mes employés, affirme M. Poissant. C’est une perte, mais ce n’est pas catastrophique.» M. Poissant est catégorique: il ne sera pas l’hôte de cet événement l’an prochain. «Il n’en est pas question! Une fois, ça suffit», dit-il.

Recours

Mme Monette, comme beaucoup d’autres, attend d’être payée par M. Turcot. À 26 ans, elle est conseillère financière dans une banque, mère de deux enfants et elle poursuit des études à l’université. Cet emploi lui permettait de se procurer un revenu d’appoint. Jusqu’à maintenant, c’est plutôt elle qui a dû débourser de l’argent pour travailler.

Elle a communiqué avec la police, qui refuse d’intervenir. Une fois ses examens terminés à l’université, elle compte faire des démarches pour récupérer son argent. «Je vais peut-être faire un recours collectif. Je veux aussi écrire à l’émission L’arbitre

Mme Monette va tenter de communiquer avec les commanditaires et les exposants qui ont déboursé environ 700$ pour tenir un kiosque sur le site du festival. «Une dame qui vend des solariums a déboursé 1000$ pour monter un solarium, en plus du 700$ pour son kiosque, rapporte Mme Monette. Elle voulait aller voir la police.»

Promoteur

Joint au téléphone, M. Turcot soutient que les gens vont être remboursés. «À mesure qu’on va trouver les gens, les billets vont être remboursés», dit-il, faisant référence aux quelques passeports pour les quatre jours du festival qui ont été vendus, de même que les billets pour le tirage d’un véhicule.

Il explique qu’il a dû mettre fin au festival à cause de la faible participation. «Ça devenait un non-sens de continuer. C’était une décision d’affaires d’arrêter, dit-il. L’événement était bien structuré et la publicité a été faite. Il y aurait eu de bonnes retombées pour Saint-Rémi, mais il y a eu un manque de participation de la population.» M. Turcot affirme que les artistes qui ont chanté ont tous été payés, à l’exception d’une chanteuse qui recevra un chèque par la poste prochainement.

L’organisateur en était à la deuxième édition de cet événement. Il avait organisé le même festival à Saint-Rémi, puis à Saint-Mathieu. Émilie Monette s’était aussi occupée de la sécurité à cette époque, mais elle avait été payée.