Le populaire Resto-A-6 tire sa révérence

Saint-Bernard-de-Lacolle – Une page d’histoire se tourne à Saint-Bernard-de-Lacolle. Le Resto-A-6, situé à la sortie 6 de l’autoroute 15, a été vendu et fermera ses portes pendant plusieurs semaines à la fin du mois de novembre.

Des problèmes de santé ont forcé son copropriétaire, Christian Lefebvre, à prendre cette décision. «Il y a trois ans, j’ai eu une bactérie au cœur, confie M. Lefebvre. C’est la santé qui m’a décidé de vendre.»

M. Lefebvre habite Saint-Cyprien-de-Napierville. Il est aujourd’hui âgé de 43 ans et est père de quatre enfants. Il a commencé à travailler à cet endroit comme pompiste, en 1988, il y a de cela plus de 25 ans.

Petit à petit, il a gravi les échelons jusqu’à devenir gérant, puis copropriétaire, en 2007, avec son associé Marc-André Tassé. «J’ai dit à mon associé: “Soit tu m’achètes, soit on vend”, se souvient M. Lefebvre. Il m’a répondu qu’il n’était pas prêt à continuer sans moi.»

Vente

L’entreprise était en vente depuis trois ans avant de finalement trouver preneur en début d’année. De nombreux acheteurs s’étaient montrés intéressés, mais chaque fois, la transaction échouait. «Je l’ai vendue cinq fois en trois ans», affirme M. Lefebvre.

C’est finalement un acheteur de Montréal, qui possède des Tim Hortons à Saint-Jean-sur-Richelieu, qui a mis la main sur le relais routier en janvier 2014. La transaction n’a été officialisée qu’en juillet, en raison du décès subit de M. Tassé, le 29 mai dernier. Il est mort 24 heures avant que la transaction ne soit finalisée par un notaire.

Futur

On ne connait pas encore les intentions du nouvel acheteur, mais tout porte à croire que la station d’essence est là pour rester. L’entreprise doit fermer ses portes pendant quelques semaines, à la fin du mois de novembre, le temps que des travaux de rénovation soient exécutés.

Chose certaine, la quinzaine d’employés qui travaillent à la station d’essence ou encore au restaurant seront mis à pied. «Il y en a pour qui c’est un choc», se désole M. Lefebvre. Certains d’entre eux travaillaient à cet endroit depuis plus de 20 ans.

Crise économique

En 2008, M. Lefebvre a investi 750 000$ pour refaire la marquise, changer les citernes souterraines et les pompes de la station-service. Une fois les travaux complétés, la bannière Esso avait prévu que M. Lefebvre vendrait 12 millions de litres de diesel par année.

Malheureusement, l’année 2008 a été marquée par une crise économique qui a grandement affecté l’entreprise. «En 2007, il passait 1000 camions par jour aux douanes, explique M. Lefebvre. En 2008, il n’y en a eu que 300.» Résultat: il n’a finalement vendu que 3 millions de litres de diesel la première année suivant ses travaux de rénovation.

Plus récemment, avec la hausse des prix de l’essence, M. Lefebvre a noté une baisse de 30% à 40% des ventes d’essence. «Les gens vont beaucoup faire le plein aux États-Unis», constate-t-il.

Vacances

Christian Lefebvre compte prendre quelques semaines de vacances avant de penser à se trouver un autre emploi, possiblement dans le domaine de la vente. «C’est sûr que je vais m’ennuyer, confie M. Lefebvre. L’hiver, je travaille 70 heures par semaine, et l’été, 90 heures. Si tu aimes ce que tu fais, ça ne te dérange pas.»