Les commissaires maintiennent leur décision: Pas de semaine de relâche en 2016

Éducation – Les enseignants auront eu beau manifester et la présidente de leur syndicat inviter la direction de la Commission scolaire des Hautes-Rivières à tenter une ultime négociation, les commissaires ne reculent pas face à leur décision de ne pas prévoir de semaine de relâche l’an prochain.

Le calendrier scolaire a été voté le 24 mars, a répondu la présidente du conseil scolaire, Andrée Bouchard, lors de la séance publique de mardi soir. Elle a expliqué que la décision avait été prise sur la base d’une résolution du syndicat adoptée le 13 février et indiquant que la convention collective nationale allait s’appliquer.

Il est prévu que l’année de travail des enseignants débute le 1er mars et se termine le 30 juin. Pour déroger aux dispositions de la convention nationale, les enseignants doivent accepter de commencer plus tôt en août pour permettre d’insérer au calendrier une semaine de relâche en mars.

Impasse

Même si la Commission scolaire, comme les enseignants, convient que la semaine de relâche est nécessaire aux élèves, les parties n’ont pas réussi à s’entendre sur le sujet au cours des derniers mois.

Pour les autorités scolaires, il est hors de question de lier une entente sur la semaine de relâche aux négociations sur les arrangements locaux de la convention collective. Le calendrier scolaire n’avait jamais été une source de discorde, a noté mardi soir Mme Bouchard, qui y voit cette année une stratégie syndicale de négociation.

«Seule une résolution de votre part aurait permis d’adopter un calendrier incluant une semaine de relâche. J’en ai pas de résolution», a-t-elle répondu aux enseignants venus assister à la séance du conseil pour tenter de convaincre les commissaires de changer de position.

«Je considère que les élèves et la population ont été pris en otage sur la question du calendrier scolaire en martelant l’impossibilité qu’on s’entende à la pièce», est d’avis Mme Bouchard.

De son côté, le Syndicat de l’enseignement du Haut-Richelieu (SEHR) a toujours déclaré ne pas vouloir négocier à la pièce, mais signer une entente sur l’ensemble des arrangements locaux y incluant le calendrier.

Ultime négociation

S’adressant aux commissaires, la présidente du SEHR, Jacinthe Côté, a fait valoir qu’il était toujours possible d’en arriver à une entente sur les arrangements locaux. Elle estime que la proposition syndicale sur la table permet un règlement.

À la veille des coupes budgétaires importantes et des bouleversements du système de l’éducation, les enseignants ont besoin de sentir l’appui des dirigeants de la Commission scolaire, a plaidé Mme Côté.

Selon ses dires, il n’y a plus que quatre des 26 points de la négociation locale à régler après les nombreux reculs consentis par le syndicat. «On doit régler. Je vous ai tendu des mains. Ce soir, c’est une ultime démarche sinon oublions notre semaine de relâche et la négociation locale concernant les arrangements locaux et concentrons-nous sur la négociation nationale», a-t-elle conclu.

«Reculer plus que ça, je vais laisser ma chemise sur la table», a commenté de son côté l’enseignante Karine Girard qui se sent comme un jouet pour les dirigeants de la Commission scolaire. Une autre enseignante, Sophie Hovington, a demandé «ce qu’on allait gagner à se battre ensemble».

«Les profs se sont mis à genoux dans les négociations, les seuls points qui restent vous devriez les prendre en considération», a demandé Marc-André Ross, un des parents à s’adresser aux commissaires.

Andrée Bouchard

Comme les trente dernières années, Andrée Bouchard pensait qu’en présentant le projet de calendrier scolaire le 11 septembre dernier, il y aurait une semaine de relâche en 2016. Le calendrier a toujours été traité en dehors de toute négociation. Si on en est là aujourd’hui, cela a été une stratégie syndicale, a répété la présidente du conseil scolaire.

Par ailleurs, elle a tenu à préciser que le mandat de négociation des représentants de la Commission scolaire a été donné non pas par le directeur général, mais par le conseil des commissaires qui aura des décisions budgétaires importantes à prendre dans le meilleur intérêt de la réussite des élèves et pour préserver des emplois.