Les élus de Saint-Blaise réclament une augmentation de 30%

Le conseil municipal de Saint-Blaise-sur-Richelieu doit adopter à sa séance du 5 mars une modification de son règlement sur la rémunération des élus pour la majorer de 30%. Cela représente une augmentation de 55% par rapport à l’année 2011.

À sa séance du 5 février, le conseil a déposé un projet de règlement en vue d’augmenter les salaires des élus. Le projet prévoit que la rémunération totale du maire, incluant l’allocation de dépenses, passera de 22 612,52$ à 30 000$. Celle des conseillers sera de 10 000$, comparativement à 7537,52$ en 2013. L’augmentation sera rétroactive au 1er janvier. Le règlement prévoit également l’indexation annuelle de la rémunération.

Le projet du conseil fait sortir l’ex-maire Gaétan Delisle de sa retraite. La nouvelle grille de rémunération représente une augmentation de 30% par rapport à 2013, souligne-t-il. Qui plus est, le conseil s’était accordé une majoration salariale substantielle en 2012. Le salaire du maire était alors passé de 19 387,64$ à 22 500$, montant qui a été indexé en 2013. Les conseillers avaient vu leur rémunération augmenter de 6462,64$ à 7500$. Si on compare le projet de hausse à l’année 2011, il s’agit d’une augmentation de 54,7% en trois ans.

M. Delisle juge cette augmentation démesurée et injustifiée. Il fait valoir que les membres du conseil participent à douze assemblées publiques mensuelles en plus d’autant de réunions en comité plénier (caucus) et de l’assemblée du budget. Il note que les présences au caucus ne sont pas enregistrées. En outre, même s’il est absent d’une assemblée, un élu est rémunéré. Il calcule que chaque séance publique rapporte 2307$ au maire et 769$ à un conseiller.

Maire

Le maire Jacques Desmarais voit les choses autrement. Il concède que l’augmentation semble imposante, mais c’est parce que la rémunération du conseil de Saint-Blaise était relativement faible par rapport aux autres municipalités. Il n’a cependant pas de chiffres à donner en comparaison.

Il fait valoir que depuis l’élection, le conseil a adopté une approche différente sur le rôle des élus. Des comités ont été formellement créés et des mandats leur ont été confiés. Les élus sont appelés à y travailler régulièrement, voire quotidiennement dans le cas du comité de la voirie.

M. Deslisle convient que les élus sont présents à des activités publiques et qu’ils reçoivent quotidiennement des appels et des courriels. Il croit que cela fait partie du travail d’un politicien pour se faire réélire. Il se demande quelles tâches supplémentaires les élus doivent-ils assumer par rapport à l’an dernier et à il y a trois ans. Au total, la masse salariale du conseil s’élèvera à 90 000$.

La rémunération des élus est établie en vertu de la Loi sur le traitement des élus municipaux. Celle-ci prévoit une rémunération minimale de 1,185$ par habitant pour une municipalité de moins de 5000 habitants. Pour les 1819 habitants de Saint-Blaise (décret du gouvernement), cela donne un minimum de 2155$. Ce montant doit être majoré de 50% à titre d’allocation de dépenses, ce qui donne 3233$ dans le cas de Saint-Blaise. Les conseillers doivent recevoir le tiers de cette somme. La loi comprend également une formule tenant compte des maisons de villégiature pour majorer la rémunération.

M. Delisle invite les citoyens de sa municipalité à assister à une assemblée qui précédera la prochaine séance du conseil, le 5 mars. Le conseil doit y expliquer les motifs justifiant son augmentation. Il invite aussi les citoyens à le contacter à l’adresse opinion.st-blaise@gmail.com.