Parrainage civique

Amitié – Depuis plus de 30 ans, le Parrainage civique du Haut-Richelieu permet de jumeler des personnes atteintes de déficience intellectuelle à un parrain ou une marraine, qui leur accorde bénévolement quelques heures par mois pour les aider à s’intégrer sans la société. Sylvie Ayotte et Michel Presseault, un couple de Saint-Blaise-sur-Richelieu, leur donnent de leur temps depuis plus de dix ans. Ils ne sont pas les seuls, mais les besoins sont grands puisque 66 filleuls attendent toujours d’être jumelés.

Sylvie Ayotte est marraine depuis 1999. Le 8 décembre cela a fait dix ans qu’elle est la marraine d’Anabelle Brosseau. «Au début, nous avons tous un peu peur du handicap parce qu’on ne connaît pas ça, explique Mme Ayotte. Ce n’est pas évident, mais une fois qu’on est dedans, ils sont toujours contents de nous voir.»

Elle a d’abord décidé de s’impliquer auprès du Parrainage civique pour apporter de l’aide à ces gens. «Je pense que je peux faire évoluer ces gens-là. On pense qu’on fait une différence», dit Mme Ayotte.

M. Presseault parraine Nancy Barsalou depuis 12 ans. Lui aussi mesure toute l’aide qu’il lui apporte. «Nancy avait de la difficulté de langage, mais aujourd’hui, elle est moins gênée. Elle a progressé tranquillement», explique-t-il.

La filleule de Mme Ayotte lui apporte aussi beaucoup en retour. «C’est inexplicable ce que ça apporte. C’est leur loyauté que j’aime», confie-t-elle.

Mme Ayotte souhaiterait que davantage de gens s’impliquent dans le Parrainage civique, surtout des jeunes. «Mon souhait serait que des jeunes s’investissent. Ils pourraient rester longtemps et ils apporteraient un vent nouveau avec leur jeunesse. Ce n’est pas compliqué, tous ces gens aiment manger, la musique et ils adorent les enfants», insiste-t-elle.

Parrains et marraines recherchés

Grâce au Parrainage civique, on compte actuellement 85 jumelages actifs dans le Haut-Richelieu. Selon Jocelyne Fredette, directrice générale de l’organisme, les personnes atteintes de déficience intellectuelle, qu’elle soit légère, moyenne ou sévère, font toutes face aux trois mêmes problématiques. Elles ont une faible estime d’elles-mêmes, sont incapables de décoder le langage non verbal, ce qui les rend très vulnérables, et ont de la difficulté à s’intégrer à la société.

«Le rôle du parrain, c’est d’apporter de la bienveillance, soutient Mme Fredette. C’est un gain pour chacun parce que c’est une relation d’amitié. Ces gens-là vous aiment tout de suite. Ça apporte un répit à la famille du filleul, mais ça apporte aussi un changement positif sur leur humeur et l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.»

Le parrain ou la marraine s’engage à passer environ trois heures par semaine avec son filleul. Les bénévoles peuvent faire des activités ensemble, comme prendre une marche ou magasiner.

L’organisme tente de réunir des gens qui ont les mêmes affinités, les mêmes intérêts. Le parrain ou la marraine peut exprimer son désir d’être jumelé avec un homme ou une femme, avec un degré de déficience plus ou moins sévère.

Il est aussi possible d’être parrain d’un jour et d’accompagner une personne lors de la fête de Noël ou lors d’une sortie à la cabane à sucre, par exemple. Contrairement à ce que l’on pourrait croire, le Parrainage civique a de la difficulté à jumeler les gens atteints de déficience légère. «Souvent, ils ont des enfants, ils travaillent et ils ne veulent pas être identifiés», explique Mme Fredette.

Les personnes qui souhaiteraient devenir parrains ou marraines d’un jour ou à plus long terme peuvent communiquer au 450 347-8091.