Place aux cours d’éducation à la sexualité

ÉDUCATION – Avec la grande réforme pédagogique des années 2000, les cours d’éducation à la sexualité sont disparus des écoles. Ils sont maintenant de retour.

Les enseignants ont reçu les formations à l’automne. Ils sont maintenant en mesure de transmettre les connaissances aux enfants et aux adolescents. Les apprentissages ont débuté en février. Les élèves auront cinq à dix heures de matière par année scolaire.

Développé par le ministère de l’Éducation, le contenu des cours d’éducation à la sexualité couvre des sujets variés, notamment la connaissance du corps, l’image corporelle, les stéréotypes sexuels et les sentiments amoureux. Ils sont adaptés à l’âge et au niveau de développement des élèves. L’idée est de permettre aux jeunes de mieux se comprendre, d’établir des relations respectueuses entre eux et développer leur esprit critique.

Maternelle

L’enseignement commence dès la maternelle avec l’apprentissage des parties du corps et les étapes de la naissance.

«On explique que les bébés sont conçus avec un ovule et un spermatozoïde, indique Élizabeth Côté-Larouche, conseillère pédagogique à la Commission scolaire des Hautes-Rivières (CSHR). On ne peut plus dire que c’est seulement entre un homme et une femme. On doit tenir compte de la diversité des familles d’aujourd’hui.»

«On ne veut pas aller trop loin à cet âge, précise-t-elle. On ne répond pas à toutes les questions des enfants. Souvent, on leur demande ce qu’ils en pensent et on travaille à partir de leur réponse.»

Respect

Dès la première année, les élèves discuteront d’agressions sexuelles et de l’importance du dévoilement à un adulte.

«On leur apprendra qu’il y a des parties du corps qui n’appartiennent qu’à eux. Il peut y avoir des exceptions, si on a besoin de l’aide de papa et maman pour se laver par exemple. On vient asseoir la base de la prévention», explique la bachelière en sexologie.

On est dans le développement de futurs citoyens. On les prépare à faire face au monde.

-Élizabeth Larouche-Côté, conseillère pédagogique à la CSHR

«On parlera aussi de la culture du secret, ajoute-t-elle. Un bon secret est agréable à garder et il a un dévoilement. Un mauvais secret n’a pas de fin.»

Du primaire au secondaire, il sera souvent question d’identité, de stéréotypes sexuels, de normes sociales et d’image corporelle.

«C’est l’idée de parler du respect des différences», indique Élizabeth Larouche-Côté.

Sexualité

Bien que les connaissances évoluent et progressent d’une année à l’autre, le contenu des cours reste toujours pédagogique. «Il n’y aura jamais présentation d’une vidéo d’un acte sexuel ou encore d’une naissance», assure la conseillère.

À l’adolescence, il sera bien sûr question des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS). En Montérégie, les jeunes de 15 à 24 ans sont parmi les plus touchés, puisqu’ils ont des partenaires successifs et n’utilisent pas toujours le condom. Le phénomène est relié à la sous-estimation du risque de contracter un ITSS. C’est pourquoi on insistera en classe sur le développement de comportements sécuritaires.

La question des choix et du consentement sexuel sera également largement abordée. «On détruira les mythes. Ce n’est pas parce qu’une fille s’habille sexy dans un party et qu’elle suit un garçon dans une chambre qu’elle accepte une relation sexuelle», rappelle Élizabeth Larouche-Côté.

On sensibilisera alors les jeunes qui pourraient être témoins de ce genre de situations à agir, intervenir, voire dénoncer au besoin.

Obligatoire

Au primaire, les professeurs titulaires sont responsables de l’enseignement des cours d’éducation à la sexualité. Au secondaire, tous les enseignants peuvent être mis à contribution, bien que les cours concernent plus particulièrement les spécialistes en sciences et en univers social.

Les contenus définis par le Ministère sont obligatoires. Une demande d’exemption officielle doit être soumise pour retirer un élève d’une classe. Celle-ci sera acceptée s’il est prouvé que la matière peut faire du tort psychologique à l’enfant ou s’il y a atteinte aux droits fondamentaux.