Pôle d’excellence en lutte intégrée: la campagne Agrobonsens finaliste au congrès de l’UPA

AGRICULTURE – La campagne Agrobonsens, du Pôle d’excellence en lutte intégrée (PELI) fait partie de deux projets finalistes pour le prix Environnement, qui sera remis au Congrès de l’Union des producteurs agricoles (UPA), le 4 décembre. Cette campagne, qui sera déployée dans les prochains mois, vise à promouvoir les efforts déployés par les agriculteurs pour réduire leur utilisation des pesticides, auprès du grand public.

Le PELI, qui est chapeauté par le Centre local de développement des Jardins-de-Napierville (CLD), a vu le jour en 2012. La création du PELI est une initiative d’agriculteurs de la région.

Son objectif est de promouvoir la lutte intégrée contre les ennemis des cultures et de valoriser les entreprises qui adoptent de telles pratiques. La lutte intégrée consiste en un éventail de techniques alternatives aux pesticides, que l’on pense à la mouche stérile, qui permet de lutter contre la mouche de l’oignon, la plantation de haies brise-vent ou encore l’aménagement de bandes riveraines végétales, qui permettent de préserver la qualité des cours d’eau.

Le rôle du PELI est de diffuser et de transférer des résultats de recherches scientifiques vers les agriculteurs, de favoriser des partenariats entre les acteurs du monde agricole, et de faire la promotion des entreprises qui adoptent des pratiques de lutte intégrée. Enfin, le PELI agit comme facilitateur auprès des décideurs, pour les inciter agir et ainsi accélérer le développement de pratiques moins dommageables pour l’environnement.

Campagne Agrobonsens

Le PELI a récemment lancé la campagne Agrobonsens, de manière à simplifier le concept de lutte intégrée pour favoriser son adoption par les agriculteurs. Cette campagne vise aussi à informer les consommateurs sur les efforts déployés par le milieu agricole pour réduire son empreinte sur la santé et l’environnement.

«Au PELI, on est convaincus qu’en choisissant un message simple et clair, on peut initier des changements de comportements et de pratiques chez les producteurs, explique Isabelle Matteau, coordonnatrice du PELI. Si la lutte intégrée n’est pas aussi répandue qu’on pourrait le souhaiter, c’est entre autres parce que l’information sur ces pratiques n’est pas bien centralisée et vulgarisée.»

Sans le savoir, nous avons touché à une corde sensible, soit la reconnaissance des efforts des producteurs. Nous croyons qu’Agrobonsens aidera à renouer un dialogue positif entre consommateur et producteur.

-Isabelle Matteau, coordonnatrice du PELI

La campagne Agrobonsens résume la lutte intégrée à trois étapes: prévenir, suivre et guérir.

On peut prévenir les problèmes d’ennemis des cultures en choisissant les bonnes variétés de plantes qui sont moins sensibles et en faisant des rotations dans les champs pour briser le cycle de reproduction des ennemis des cultures, par exemple.

Il faut ensuite suivre ce qui se passe dans les champs. Il faut arpenter les champs régulièrement, pour observer l’apparition d’ennemis des cultures. On peut aussi avoir recours à des technologies pour détecter leur présence. Cette façon de travailler permet à l’agriculteur d’avoir recours aux pesticides que lorsque cela est nécessaire, plutôt que de le faire de manière préventive.

Enfin, pour guérir un champ aux prises avec des ennemis des cultures, plusieurs méthodes alternatives aux pesticides ont démontré leur efficacité. En lutte intégrée, l’usage des pesticides se fait en tout dernier recours.

Agrobonsens, c’est aussi un site Internet (www.agrobonsens.ca), où l’on retrouve un répertoire des techniques de lutte intégrée et des entreprises qui sont engagées dans la réduction des pesticides.

«Notre ambition est de couvrir tous les producteurs, conventionnels ou biologiques, intéressés à partager leurs connaissances et leurs pratiques, indique Mme Matteau. On espère ainsi dynamiser le réseau existant et ce faisant, augmenter l’adoption de pratiques durables en agriculture.»

Le PELI a récemment lancé la campagne Agrobonsens, qui vise à faire connaître au grand public les méthodes alternatives aux pesticides adoptées par les agriculteurs.