Comté provincial de Saint-Jean: Louis Lemieux rêve d’une majorité absolue

Politique. Louis Lemieux veut combattre l’idée que l’élection est gagnée d’avance pour la Coalition avenir Québec qui se situe en tête des sondages. Dans les prochains mois, il répétera que les électeurs doivent aller voter. Sa majorité ne sera jamais trop forte pour avoir plus de poids et d’influence afin de défendre les intérêts du comté.

Arrivé dans la course en mi-campagne en 2018, il avait récolté 39,5 % des suffrages. Quatre ans plus tard, le député de Saint-Jean, comté qui comprend notamment la municipalité de Saint-Blaise-sur-Richelieu, rêve d’une majorité absolue le soir du 3 octobre. Il veut contribuer à faire élire un gouvernement encore plus fort, notamment pour négocier les transferts en santé avec le fédéral. 

Avant le déclenchement officiel de la campagne électorale, l’heure est au bilan. Sur sa chaîne télé Studio Saint-Jean, M. Lemieux diffuse plus d’une heure de bilan en éducation, en transport, en santé, en environnement et qualité de vie.  

Cohésion

Mais ce dont il se dit le plus fier, c’est d’avoir rassemblé en mai dernier différents acteurs régionaux pour la tenue du chantier sur la rareté de la main-d’œuvre. Il y voit l’initiative la plus porteuse de son mandat. Il a le sentiment d’avoir fait œuvre utile et croit toujours que la région peut tirer son épingle du jeu de la situation. 

De plus, avec le chantier, il a réussi à réunir sur une même scène les élus des trois paliers de gouvernement. « On va être capable de travailler ensemble sur des problèmes plus ponctuels parce qu’on s’est donné avec le chantier un élan de trouver ensemble des solutions. » 

Comme tous ses collègues caquistes, il est en négociation avec le bureau du premier ministre sur les engagements qu’il pourra prendre durant la campagne. Il explique qu’il pourra probablement annoncer deux engagements tirés de sa liste de demandes, un à saveur locale, et un autre à portée régionale. 

La construction d’un nouveau centre de formation professionnelle pourrait-elle être l’engagement de la campagne? Elle est sur sa liste de demandes, mais le coût du projet est élevé et dépasserait maintenant les 100 M$. Il ne fera pas une promesse qu’il ne pourra tenir, dit-il. Si le projet n’est pas retenu comme engagement, il répétera durant la campagne que la construction du centre doit être un enjeu prioritaire. 

Maison des aînés

Louis Lemieux n’a pas mentionné la maison des aînés comme étant la réalisation dont il est le plus fier. Pour lui, sa construction allait de soi compte tenu de la liste d’attente pour l’hébergement de longue durée dans la région. « Oui, on a été les premiers annoncés. Oui, on a la plus grosse, mais je ne l’ai pas arrachée. J’ai travaillé avec le gouvernement pour l’avoir ici, mais je n’ai pas eu besoin de me battre au sang. » Il a fait valoir à la ministre des Aînés, Marguerite Blais, que Saint-Jean avait le terrain disponible pour construire. 

« C’est ça ma job. Faire le pont entre les ministres, les attachés, le cabinet du premier ministre pour que les besoins régionaux soient mieux compris. » Il donne l’exemple du petit pont de la route 104 au-dessus de la rivière L’Acadie qui ne pouvait plus supporter la charge des poids lourds. Il a convaincu le ministre des Transports, François Bonnardel, de la nécessité de le reconstruire rapidement. Le chantier est cependant paralysé actuellement en raison de la grève des ingénieurs du gouvernement.

Projet de loi 96

En mettant les pieds à l’Assemblée nationale, M. Lemieux ne s’attendait pas à participer autant aux débats nationaux. Il a particulièrement été heureux de prendre part aux travaux de la commission sur le projet de loi 96 portant sur le français, langue officielle et commune au Québec. 

Le débat sur la langue, puis l’arrivée de l’ancien ministre Bernard Drainville à la CAQ ont ravivé la question du nationalisme et de l’orientation du parti. Louis Lemieux se définit comme un nationaliste. « Tu me demandes si je suis fédéraliste ou séparatiste, je suis dans la troisième voie. Je n’ai pas à faire une profession de foi fédéraliste. Je suis dans un parti qui a dit dans son article 1 (sa constitution) qu’il allait travailler à l’intérieur du Canada. Est-ce que ça fait de moi un fédéraliste pour autant? Bien non. Je suis dans la troisième voie pour aller chercher le maximum (pour le Québec). Je ne serais jamais entré en politique s’il avait fallu que je choisisse entre les péquistes et les libéraux. » 

Pour le candidat caquiste, l’arrivée de Drainville représente bien la force nationaliste de la CAQ d’aller chercher les meilleurs joueurs pour le Québec.