Projet de 40 logements abordables pour aînés à Lacolle

AÎNÉS – Les élus de Lacolle pilotent un projet de construction d’une résidence à prix abordable pour les aînés de la région. Ce projet d’habitation pourrait comprendre une quarantaine de logements et sa valeur pourrait atteindre les 7 M$. Les personnes intéressées pourront assister à une séance d’information le 19 septembre, à Lacolle.

La municipalité a décidé de faire appel à Martin Bécotte, directeur de la Fédération régionale des organismes sans but lucratif (OSBL) d’habitation de la Montérégie et de l’Estrie (FROHME), pour présenter cette initiative. Il présentera les différentes étapes d’un tel projet et les sources de financement possibles.

Cette séance d’information fait partie du plan d’action de la politique Municipalité amie des aînés, que Lacolle a adoptée au mois de mai.

«L’idée, c’est de garder le monde dans leur communauté, explique Nicole Paquette, conseillère municipale à Lacolle. C’est ce qu’on nous a demandé. On explore et s’il y a suffisamment d’intérêt, on pourra aller de l’avant.»

Lors de cette rencontre, les citoyens seront invités à signifier leur intérêt dans le projet. Aucun engagement financier ne sera demandé.

Besoin

Lacolle prend l’initiative de ce projet, mais elle invite les citoyens âgés de 55 ans et plus des communautés voisines à y participer, que l’on pense à Napierville, Saint-Cyprien-de-Napierville, Noyan, Clarenceville, Saint-Bernard-de-Lacolle, Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix ou Saint-Valentin.

On compte 5205 personnes âgées de 55 et plus dans l’ensemble de ces municipalités, selon Statistique Canada, dont 905 à Lacolle seulement.

«La plupart de ces personnes sont en maison, souligne M. Bécotte. Elles vont probablement vouloir rester à Lacolle, mais elles n’auront plus envie ou elles n’auront plus la force de s’occuper de l’entretien de leur maison. La ville doit planifier ça pour le futur.»

Modèle

Lacolle veut un projet collectif d’habitation, dont un organisme existant pourrait devenir le maître d’œuvre. Des citoyens pourraient aussi décider de créer un OSBL spécifiquement à cette fin.

Le principal avantage de ce type de projet est qu’il pourra être supporté par un programme d’aide du gouvernement provincial ou fédéral, en fonction du modèle choisi.

«Contrairement à un projet d’un entrepreneur privé, l’objectif d’un OSBL d’habitation n’est pas de spéculer ou de faire des gains sur la livraison de services, mais d’offrir un loyer à moindre coût», explique M. Bécotte.

Lorsque l’hypothèque de l’immeuble sera remboursée, dans 35 ans, les sommes dégagées par la suite pourront servir à offrir plus de services ou encore à développer d’autres projets similaires ailleurs dans la région. «Ça permet de créer un outil de développement dans la communauté», ajoute M. Bécotte.

Ce dernier cite l’exemple d’un OSBL de 400 logements à Châteauguay, où les locataires économisent 700 000 $ par année en coût de loyer, si l’on compare avec le marché privé, où les hausses de loyer s’accumulent depuis 15 ans. «Ce 700 000 $ reste dans les poches des locataires et ils le dépensent dans la communauté», souligne M. Bécotte.

Les gens ne passent pas de la maison au CHSLD. Ça prend une offre de logement entre les deux, mais il n’y a rien comme ça dans la région.

Martin Bécotte, directeur de la FROHME

Caractéristiques

Si Lacolle parle d’un immeuble comprenant une quarantaine de logements, c’est parce qu’il s’agit du nombre minimal requis pour que le projet soit viable, pour s’assurer que les coûts d’entretien soient couverts.

La valeur de ces logements se situe entre 160 000 $ et 200 000 $ l’unité.

Ce type d’habitation s’adresse aux personnes autonomes ou en légère perte d’autonomie.

Les logements seraient principalement des 3 1/2, précise M. Bécotte.

Le coût des loyers de ce type d’habitation correspond à 95 % du coût médian des logements, qui était de 701 $ par mois, dans le Haut-Richelieu, en 2016, selon les données du dernier recensement de Statistique Canada.

Cela signifie que le coût d’un loyer dans ce projet d’habitation avoisinerait les 666 $ par mois.

Le projet pourrait se concrétiser dans un horizon de cinq ans, s’il est financé par le programme provincial. Il pourrait se réaliser deux fois plus rapidement s’il reçoit l’aide du fédéral. Ce programme est moins contraignant, mais il offre moins de financement.

Séance d’information

La séance d’information aura lieu le mercredi 19 septembre, à 13 h 30, au centre Léodore-Ryan, situé au 10, rue Sainte-Marie, à Lacolle.

Les personnes qui veulent y participer doivent confirmer leur présence par courriel à l’adresse info@lacolle.com ou en téléphonant au 450 246-3201.