Réduction des pesticides: le Consortium Prisme remporte 100 000 $ pour ses mouches roses

AGRICULTURE – Le Consortium Prisme, basé à Sherrington, a remporté la somme de 100 000 $ provenant du Fonds du Grand Mouvement, de Desjardins, pour son projet de mouches roses.  

La mouche rose a été choisie parmi les trois coups de cœur du public, dans la catégorie Développement durable. L’identité des trois gagnants a été dévoilée le 12 décembre.

Cette innovation permet de réduire considérablement la quantité d’insecticides toxiques qui sont répandus dans les champs pour lutter contre le principal ennemi des cultures d’oignons, la mouche de l’oignon.

Mouches stériles

La mouche de l’oignon «naturelle» pond ses œufs à la base du plant d’oignon. La larve s’en nourrit et détruit le plant. Lorsque le plant est jeune, il ne suffit pas à nourrir une larve, qui peut alors s’attaquer à plusieurs plants voisins.

Plutôt que de combattre ces mouches avec des produits chimiques, les agriculteurs peuvent relâcher des dizaines de milliers de mouches roses dans les champs.

Le Consortium Prisme élève des mouches de l’oignon, puis les stérilise dans une «usine à mouches», qui a été inaugurée en octobre 2018, à Sherrington. Ces dernières sont teintées en rose pour pouvoir les identifier.

Lorsque ces mouches mâles stériles s’accouplent avec les femelles «naturelles», ces dernières pondent des œufs vides, qui ne contiennent pas de larve. Cela permet de préserver les plants d’oignons et de contrôler la population de mouches de l’oignon, sans utiliser de pesticides.

Les mouches roses, des mouches de l’oignon qui sont stérilisées, sont élevées dans une «usine à mouches», à Sherrington.

Mouches du chou

Depuis quelques années, le Consortium Prisme élève aussi des mouches du chou stériles.

Le prix de 100 000 $ qu’il vient de remporter servira à aménager le deuxième étage de l’usine à mouches, pour la production de mouches à chou.

­«Nous allons construire une chambre d’élevage et des salles de ponte, précise la directrice générale de l’organisation, Linda Roberge. La mouche du chou est un peu plus compliquée à élever que la mouche de l’oignon. Leur développement et la ponte ne se font pas à la même température que la mouche de l’oignon.»

Les travaux d’aménagement pourraient commencer avant la fin de 2020. L’objectif serait de les terminer d’ici mars 2021.