Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix: problème de sédimentation dans les canaux et les rades

Certains canaux et rades donnant sur la rivière Richelieu, à Saint-Paul-de-l’Île-aux-Noix, subissent une sédimentation qui nuit à la circulation des bateaux. La municipalité est prête à donner un coup de main, mais la solution relève des propriétaires riverains.

Dans une lettre publiée il y a quelques semaines dans nos pages, un citoyen de Saint-Paul, Luc Veillette, soulève le problème. M. Veillette réside sur la 39e Avenue. La limite arrière des terrains donne sur un canal, qui permet de rejoindre la rivière en bateau.

Amateur de pêche, M. Veillette a acheté sa maison en 2000 pour la revendre en 2006. Pendant toutes ces années, il n’a éprouvé aucun problème à naviguer sur le canal. Il a racheté sa maison l’automne dernier, s’empressant de refaire son quai pour y amarrer son bateau.

Cet été, il a eu la mauvaise surprise de ne plus pouvoir rejoindre la rivière en raison de la profondeur de l’eau. Un banc de sédiments long d’environ 80 pieds s’est déposé à l’embouchure. Il se doit de louer un quai à une marina du village. Selon lui, les inondations de 2011 ont empiré la situation.

De son point de vue, le titre de Capitale nautique que s’est donné la municipalité en prend un coup. En plus de nuire à la navigation, M. Veillette observe que les dépôts de sédiments favorisent la stagnation de l’eau et la prolifération de cyanobactéries. Selon lui, la procédure pour faire draguer le canal est laborieuse et complexe.

Municipalité

Le maire de Saint-Paul, Claude Leroux, assure que la municipalité est prête à aider les citoyens aux prises avec ce problème. Cependant, il souligne que ces interventions ne sont pas de sa juridiction. À Saint-Paul, une vingtaine de canaux et de rades ont été creusés entre 1958 et le milieu des années 60. Ce sont toutes des propriétés privées. La municipalité s’est quand même penchée sur le problème.

M. Leroux fait la distinction entre les canaux et les rades. Le terme canal s’applique s’il y a un courant et que l’eau circule. C’est le cas de trois canaux. Ceux-ci sont en fait l’élargissement d’un cours d’eau à son embouchure dans le Richelieu. Autrement, s’il n’y a pas de courant, M. Leroux préfère parler de rades. Ce sont des bassins qui ont été creusés à même la rive.

Causes

M. Leroux ne croit pas que les inondations de 2011 soient en cause. Le courant de la rivière et le mouvement des vagues sur la berge favorisent le dépôt de sédiments dans les canaux et les rades. Là où il y a des cours d’eau tributaires, le courant refoule les sédiments vers la rivière. En outre, là où de plus gros bateaux circulent, leur passage a l’effet de maintenir un chenal au centre de la rade.

Comme ces rades et canaux sont des propriétés privées, la municipalité n’a pas la juridiction pour y effectuer des travaux. La situation se compare à l’entretien d’une rue privée, illustre M. Leroux. Saint-Paul a tout de même fait des démarches auprès du ministère de l’Environnement.

Le ministère ne s’oppose pas à des travaux de dragage. Ceux-ci sont toutefois conditionnels à l’obtention d’un certificat d’autorisation (c.a.) et il y a des règles et des procédures à suivre. Comme il ne veut pas traiter avec des centaines de citoyens, le ministère veut que la demande passe par la municipalité.

Assistance

Saint-Paul est prête à assister les citoyens dans leurs démarches, note M. Leroux. Ces derniers doivent cependant faire leurs devoirs. La première étape est de déposer une demande écrite à la municipalité. Il faut aussi s’entendre entre propriétaires pour partager les frais. La demande de certificat doit préciser diverses données techniques comme l’aire des travaux, leur période d’exécution, le volume de déblais et la technique de dragage.