Saint-Rémi ferme un de ses puits pour faire lever un avis d’ébullition de l’eau

ACTUALITÉ – La Ville de Saint-Rémi a fermé un des quatre puits qui alimentent le réseau d’aqueduc en eau potable, à la suite de l’avis d’ébullition préventif qui est entré en vigueur le 6 novembre, en raison de coliphages détectés dans un échantillon d’eau. 

Cet avis a été levé le 9 novembre, mais pour ce faire, la Ville a dû fermer le puits no 11, d’où provenait l’échantillon contaminé.

À Saint-Rémi, l’aqueduc est alimenté par de l’eau brute provenant directement de la nappe phréatique. Saint-Rémi possède quatre puits: no 6,  no 10,  no 11 et no 13. Chaque puits dessert un secteur donné et les surplus d’eau sont dirigés vers un réservoir situé sur la rue Saint-Charles, près de la station d’essence Pétro-Canada.

Le ministère de l’Environnement exige de traiter l’eau d’un puits dès que deux avis d’ébullition sont émis pour ce même puits. L’avis émis le 6 novembre était le deuxième au puits no 11, puisqu’un premier avis avait été émis en juillet.

En conséquence, la Ville a maintenant l’obligation de traiter l’eau du puits no 11 sans quoi, elle ne peut plus l’utiliser. C’est la raison pour laquelle la décision a été prise de le fermer.

«Avec nos autres puits, on est corrects», affirme la mairesse, Sylvie Gagnon-Breton.

Puits no 13

Ce n’est pas la première fois que Saint-Rémi a des problèmes avec son eau potable. Un avis d’ébullition a été en vigueur de février 2015 à septembre 2016, en raison d’un échantillon contaminé prélevé au puits no 13.

Comme ce puits est situé près d’un bassin de rétention des eaux usées, le ministère de l’Environnement imposait que l’eau y soit traitée dès l’émission d’un premier avis d’ébullition.

La Ville n’avait obtenu son certificat d’autorisation pour réaliser les travaux de traitement de l’eau de ce puits qu’en décembre 2015. L’installation du système s’est déroulée de janvier 2016 à juin 2016. Après quoi, différents tests ont été menés jusqu’en septembre, avant que l’avis d’ébullition ne soit levé.

La mise en place du système de lampe à rayons ultraviolets, de filtration et de chloration au puits no 13 a coûté 580 562,33 $, indique Nancy Corriveau, directrice générale de la Ville de Saint-Rémi.

Pour ce qui est du traitement de l’eau au puits no 11, la facture devrait être moins salée, puisque seule la chloration est nécessaire à cet endroit. La Ville n’a pas encore reçu l’estimation des coûts de ce système.

Déjà, au mois d’août, après le premier avis d’ébullition, on a commencé les démarches pour traiter l’eau au puits no 11.

Sylvie Gagnon-Breton, mairesse de Saint-Rémi

Solution globale

C’est à partir de cet événement, en 2015, que les élus ont élaboré ce qu’ils appellent une «solution globale», visant à traiter l’eau de tout son réseau d’aqueduc.

«Quand c’est arrivé, on s’est dit qu’on ne voulait pas revivre ça», explique Mme Gagnon-Breton.

Ce projet implique d’amener l’eau de tous les puits vers un même réservoir, pour y être traitée. Ce réservoir serait construit près du puits no 11, à proximité de l’intersection des rues de l’Église et de la Pommeraie. La valeur de ce projet est estimée à 10 M$.

«Tous les plans sont faits, précise Mme Gagnon-Breton. On a l’autorisation de la Commission de protection du territoire agricole pour construire un réservoir à cet endroit. Il manque juste l’argent. On a appliqué trois fois depuis 2015 pour obtenir une subvention au ministère des Affaires municipales, mais on ne nous accepte pas. Chaque fois, ils nous disent qu’il n’y a plus d’argent dans le fonds. C’est juste le secteur urbain qui paie pour l’eau. Ce sont environ 2500 portes qui devraient absorber le 10 M$. Il faut vraiment qu’on ait une subvention.»

Mme Gagnon-Breton dit avoir rencontré la nouvelle députée de Sanguinet, Danielle McCann, pour l’informer de la difficulté pour Saint-Rémi d’obtenir une subvention.

Depuis quelques mois, la Ville étudie aussi un scénario d’approvisionnement à partir de l’eau du fleuve, qui proviendrait du réseau d’aqueduc de municipalités adjacentes, comme Saint-Isidore.

«On a dit que notre solution globale allait se faire pendant notre mandat de quatre ans, rappelle Mme Gagnon-Breton. Elle va être opérationnelle d’ici trois ans. On vivra avec les conséquences si nous n’avons pas les subventions.»