Saint-Valentin privée d’une subvention pour un ascenseur

Une simple date sur une lettre d’appui. Voilà tout ce qu’il manquait dans une demande de subvention de la municipalité de Saint-Valentin à Ressources humaines et du Développement des compétences Canada pour financer l’installation d’un ascenseur dans son édifice municipal. Saint-Valentin a reçu la lettre de refus du ministère le 20 mars. Son maire, Pierre Chamberland, en a pris connaissance avec stupéfaction. «C’est assez aberrant, d’autant plus que l’installation d’un ascenseur était une condition à la relocalisation du bureau de poste dans l’édifice municipal. La ministre des Ressources humaines, Diane Finley, est aussi responsable de Postes Canada, mais on dirait qu’elle ne s’occupe pas de ce pense la société d’État», déplore-t-il. Cette décision pourrait-elle compromettre l’avenir du bureau de poste de Saint-Valentin? Il ne le faudrait surtout pas, car le Festival de la Saint-Valentin et son cachet postal unique en dépendent, insiste le maire. La municipalité a cinq bonnes raisons de vouloir un ascenseur dans son édifice municipal. Les citoyens à mobilité réduite pourraient davantage profiter de la vie municipale en participant aux séances du conseil et en ayant accès aux bureaux municipaux. L’ascenseur leur donnerait en plus l’accès au bureau de poste, à la bibliothèque ainsi qu’à la salle communautaire que l’administration s’apprête à aménager dans l’ancien local du Cercle de Fermières. Déception «Cette décision nous désorganise. La municipalité a des projets, mais pas de gros budgets, rappelle le maire Chamberland. Nous devrons faire autre chose avec les fonds que nous avions réservé pour ça.» Des projets, la municipalité en a pour donner un nouveau souffle au village en tant que destination mariage. L’ascenseur aurait également servi pour accéder au sous-sol de l’édifice qui sera bientôt rénové pour accueillir des réceptions et bien sûr, les activités du Festival de la Saint-Valentin, un événement qui attire des milliers de personnes au cœur du village au mois de février. Le maire n’est pas prêt à jeter la serviette. «Nous installerons notre ascenseur nous-mêmes, s’il le faut!», clame-t-il. Il précise qu’il n’abandonne pas ses démarches pour que Ressources humaines et Développement des compétences Canada revienne sur sa décision. Partisanerie? «Je m’attendais à plus de lucidité de la part du gouvernement, dit-il. J’espère seulement qu’on ne nous a pas refusé la subvention parce que le Québec a voté pour le Nouveau Parti démocratique aux dernières élections.» Le NPD et son député de Saint-Jean, Tarik Brahmi, se posent aussi la question. Selon les recherches du parti, 85% des montants disponibles dans le cadre du Fonds pour l’accessibilité des personnes handicapées ont été obtenus par des circonscriptions conservatrices depuis 2007. Le Québec a pour sa part reçu moins de 3% des fonds du programme.