Six mois après un accident de la route

La famille de Yannick Lebrun attend toujours qu’il se réveille

Marc-André Couillard

macouillard@coupdoeil.info

Le ciel était encore noir comme la nuit, le 26 septembre 2017, à 6 h le matin, lorsque la voiture de Yannick Lebrun est passée sous la remorque d’un camion placée en travers du rang Notre-Dame, à Saint-Rémi. Six mois plus tard, sa conjointe Caroline et leurs quatre enfants, âgés de 4 à 16 ans, attendent toujours qu’il reprenne sa pleine conscience. Entre temps, une campagne de sociofinancement a été lancée pour amasser des dons qui permettront de lui offrir les meilleurs soins que possible.

Âgé de 39 ans, M. Lebrun est consultant en assurances collectives. Il a récemment été promu après avoir été élu meilleur vendeur de l’année. La vie de cette famille de Sainte-Clotilde a basculé ce matin de septembre, alors que M. Lebrun se rendait au travail.

Le violent accident dont il a été victime l’a instantanément plongé dans le coma. Le tronc cérébral a été atteint et il a subi un traumatisme craniocérébral sévère. Il n’a toujours pas repris sa pleine conscience.

«Il est dans un état de conscience minimale, explique Mme Lebrun. Les médecins m’ont dit qu’au mieux, il serait dans un état végétatif et que ce n’était pas sûr qu’il se réveille.»

Il y a quelques semaines encore, M. Lebrun n’avait plus le réflexe de déglutition, ni celui de la toux, ni du clignement des yeux.

Retour

Depuis environ un mois, Yannick Lebrun est de retour à la maison. Il n’est toujours pas éveillé, mais il semble déjouer les pronostics. Il ne parle pas, mais il peut reconnaître les gens, assure Mme Lebrun.

Il est constamment alité et complètement dépendant des soins qui lui sont prodigués par sa conjointe et les professionnels de la santé qui offrent leurs services à son domicile.

«Il nous suit de la tête, dit-elle. Il sourit et il lui arrive de pleurer et d’être en colère aussi. C’est beaucoup de progrès, mais ce n’est tellement rien quand on y pense.»

Ce n’est qu’une fois qu’il aura émergé dans la réalité que M. Lebrun pourra entamer le long chemin de la réhabilitation.

«Il sera transféré dans un centre de réadaptation à Saint-Bruno ou à Saint-Hyacinthe, dit Mme Lebrun. Il va être là pendant au moins un an, c’est sûr.»

Camping

En attendant le réveil de son conjoint, Mme Lebrun cherche une façon de pouvoir retourner au camping Canne de bois, à Hemmingford, où ils passent leur été en famille.

«J’ai décidé que nos projets n’allaient pas tomber à l’eau, explique-t-elle. Il y a notre roulotte que nous aimerions adapter. Ça peut sembler superficiel, mais c’est notre vie de famille, ce camping. On y est bien et on en a besoin. Mes enfants y sont heureux, nous y étions heureux et nous voulons encore l’être.»

Mme Lebrun est au chevet de Yannick tous les jours et elle attend impatiemment qu’il s’éveille.

«Dans ma tête, il allait être réveillé après six mois parce que c’est le tableau habituel, dit-elle. Plus on dépasse ce stade, plus on sait qu’il faudra faire des deuils. Ça commence à en faire beaucoup. C’est un petit pincement au cœur… En fait, c’est un très gros.»

Apporter de l’aide

Yannick Lebrun est indemnisé par la Société d’assurance automobile du Québec, mais ce ne sont pas tous les soins et les appareils dont il a besoin pour favoriser son éveil et sa réadaptation qui seront remboursés.

Il est possible d’aider cette famille en leur versant un don en ligne, grâce à une campagne de sociofinancement qui a été lancée par un de leurs amis. Pour ce faire, il faut se rendre à l’adresse www.gofundme.com et inscrire «Pour famille Lebrun family», dans la barre de recherche. L’objectif de cette campagne est d’amasser 50 000 $. À ce jour, quelque 16 000 $ en dons ont été versés à la famille.

«J’aimerais aider au mieux mon mari, dans son réveil, sa réadaptation et son bonheur. Aider au mieux notre vie de famille, car nous en avons pour des années d’adaptations et de changements.»

Caroline Lebrun